Réuni à Paris pour parler de la paix, le colloque de l'Unesco a d'abord servi de champ clos aux récriminations réciproques des Israéliens et des Palestiniens. Pourtant, d'audacieux projets d'avenir y ont été ébauchés, qui montrent que tout espoir n'est pas perdu.

La séparation préconisée par le Premier ministre israélien ne sera pas possible tant qu'il y aura des colonies juives en Cisjordanie et à Gaza, et Arafat ne pourra pas se débarrasser des islamistes tant qu'il sera privé d'une légitimité démocratique.

En dépit des accords de paix, les Israéliens accélèrent massivement la colonisation de la Cisjordanie, dont le territoire est morcelé, au risque de réduire Jéricho et Gaza à de simples îlots d'autonomie.

Arrivée à la mi-janvier en Israël et en Palestine "sans proposition ni plan", la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice s'est contentée, à l'issue de ses entretiens, d'annoncer pour février un sommet avec MM. Ehoud Olmert et Mahmouded Abbas.

De nouvelles actions terroristes des extrémistes juifs pourraient non seulement mettre fin au processus de paix mais transformer le conflit national israélo-palestinien en une véritable guerre de religion.

Depuis le tuerie d'Hébron, c'est encore sur les Palestiniens que la répression s'est abattue. Et la manoeuvre acrobatique de Rabin pour sauver la paix - faire entrer un parti extrémiste au gouvernement - est ressentie comme une nouvelle provocation.

Ils ont signé. Israéliens et Palestiniens ont fini par trouver un accord qui organise l'autonomie de Jéricho et de Gaza. Encore faudra-t-il surmonter l'opposition des islamistes.

Dans cet entretien avec René Backmann, celle qui fut le porte-parole de la délégation palestinienne aux négociations de Washington ne cache pas ses critiques à l'encontre de l'accord de paix israélo-palestinien ni son inquiétude sur la façon dont il est appliqué.

L'Autorité nationale palestienne n'a pas un sou, même pour payer des talkies-walkies à ses policiers : l'Europe et l'Amérique tardent à tenir leurs promesses financières, à la grande joie des intégristes du Hamas, qui attendent leur heure.

Ils s'étaient mariés seuls contre tous, bravant les interdits et les haines, dans ces territoires occupés où Juifs et Arabes s'épient et se craignent. Adel et Ahuva, le Palestinien et la Juive...

Le dirigeant palestinien ne survivra que s'il ose affronter ses extrémistes. Mais il ne pourra le faire avec succès que si Israël et les Occidentaux l'aident à sortir son peuple de la misère.

La décision d'Itzhak Rabin de faire donner l'assaut qui allait entraîner presque inévitablement la mort du jeune soldat enlevé par les extrémistes du Hamas a soulevé une vive controverse dans l'opinion israélienne.