Il y a cinquante ans, en pleine guerre des Six Jours, Maxime Rodinson donnait à la revue Les Temps modernes le retentissant article "Israël, fait colonial ?". Portrait d'un orientaliste majeur dont le département Littérature et Art de la Bibliothèque nationale de France a reçu en don la légendaire bibliothèque.

Sa passion pour les langues, son "positivisme" originel et son rejet de tous les dogmatismes religieux ont fait de cet anthropologue d'origine juive l'un des analystes les plus érudits des contradictions du monde arabe, avant et après l'islam...

L'auteur d'"Islam et capitalisme", d'une retentissante biographie de Mahomet et de "la Fascination de l'Islam", l'un de nos plus lucides et érudits historiens des religions est un autodidacte. A l'occasion de la publication de deux passionnants recueils d'articles, il nous raconte son épopée intellectuelle.

Le grand tournant, pour l'un des meilleurs historiens du monde arabe, ce n'est pas la reconnaissance du fait israélien, mais, pour la première fois, de sa légitimité. Il y aura encore des affrontements au sein de chaque camp, mais les partisans de la paix ont assez d'atouts pour que le grand bond en avant du lundi 13 septembre, à Washington, soit irréversible.

Dans ces mémoires qui ne couvrent que son enfance et son adolescence, le grand orientaliste Maxime Rodinson ne cherche pas, comme tant d'autres avant lui, à construire le socle sur lequel s'érigera sa statue.