Nicole et Françoise ont quinze ans. Au cours de l'hiver 1943, Nicole est internée à Drancy d'où elle écrit à son amie de collège des lettres magnifiques. Puis elle disparaît. Bientôt, c'est la rentrée scolaire. Françoise se fait une nouvelle amie, et oublie Nicole. Françoise consacre sa vie entière à l'édition et à l'écriture... jusqu'au jour où le visage de son amie revient la hanter. Flou. Enfantin. Une jeune fille à lunettes, espiègle, passionnée de lecture : Nicole Alexandre, déportée à Auschwitz par le convoi du 20 novembre 1943. Voici le livre de l'oubli et de la mémoire.

"Des images de tous les jours, des instants de rien, des sensations fugitives à peine avouées... Le dernier court récit, très autobiographique, de Yasmina Reza décline avec une impitoyable lucidité les réflexions douces-amères d'une femme - mère, épouse, fille, soeur - à qui n'échappe rien, qui n'est dupe de rien. Surtout pas de nos conforts intellectuels, affectifs,... Il y a de l'esprit viennois, de l'introspection ironiquement désenchantée dans cette écriture à la précision cristalline où sont disséqués avec élégance nos manques, nos vides quotidiens... Yasmina Reza concocte un de ces mordants portraits d'intellectuels à la dérive dont elle a le chic." In Télérama 7/09/2005

Robert André est professeur de littérature, essayiste et romancier (L’Enfant miroir). Diplômé d'ethnologie, il a beaucoup voyagé en Europe et en Égypte (Port-Saïd) et collaboré à de nombreux journaux et revues, dont La NRF de 1965 à 1995. Professeur à Paris et aux États-Unis. Secrétaire général du Syndicat français des critiques. Président de l'Association internationale des critiques littéraires.

A dix-sept ans, tiraillé entre la France et l’Angleterre, tourmenté par l’absence d’un père qui s’était évanoui avant sa naissance, ballotté entre sa grand-mère lesbienne, qui voyait en lui un grand poète chrétien, et sa mère née de parents inconnus, qui l’aurait voulu communiste, Olivier Todd jouait avec l’idée d’une famille imaginaire. La voici racontée aujourd’hui dans toute sa complexité. Braconnant sur ses propres terres, Olivier Todd se livre avec franchise, lucidité et humour –aucun sujet tabou, y compris l’argent. Il laisse apparaître le petit garçon bousculé, l’adolescent fougueux promu interprète de deux militaires américains lors de la Libération de Paris, le soldat de première classe à qui Sartre disait, avant son départ pour le Maroc : « Vous ne serez pas tué », le héros de Paul Nizan dont il fut le gendre posthume, le journaliste témoin de l’histoire et du temps. Vient aussi l’ami, le père, le mari, l’amoureux toujours en quête de l’Oiseau bleu… Originalité de la construction, diversité des tons, alchimie des situations, des émotions, des personnages, nervosité du style ; ce livre se lit comme un roman.

André Chamson (1900-1983) a traversé le vingtième siècle qu'il a marqué par son œuvre longue et continue comme par son implication d'intellectuel. Sa personnalité éveille l'intérêt aussi bien des littéraires que des historiens. Les regards croisés livrés par ce livre permettent d'appréhender quelques-unes de ses facettes : en ouverture, la figure du père, telle que la garde dans sa mémoire Frédérique Hébrard puis, s'entremêlant, le romancier qui passe des récits courts aux longues suites romanesques de la maturité, le poète félibre, l'intellectuel qui s'engage dans le débat civique des années 30, le pacifiste devenu résistant qui part à la reconquête de l'Alsace-Lorraine avec Malraux, le grand commis de l'Etat nommé Conservateur puis Directeur général des Archives de France, le membre de l'Académie française et de l'Académie de Nîmes. Il ne faut pas oublier la figure du Cévenol protestant, fidèle aux valeurs de ses ancêtres camisards, au centre desquelles se trouve le fameux Résister de Marie Durand qui illumine le prémonitoire Discours au Désert de 1935

En liminaire, un auto-interrogatoire malicieux dans lequel l'auteur expose l'être-écrivain qu'il considère comme sa plus profonde nature

Pierre Gascar, pseudonyme de Pierre Fournier, est né à Paris en 1916. Après avoir été détenu par les Allemands de 1940 à 1945, il fit des débuts spectaculaires en 1953 en obtenant le prix Goncourt pour "Le temps des morts", inspiré de son expérience des camps. Écrivain prolixe, il est l'auteur de nombreux romans, de recueils de nouvelles et d'ouvrages documentaires. Il décrit avec originalité le monde végétal et minéral, source de rêveries et de métaphores. Il reçoit en 1994 le prix Roger Caillois pour l'ensemble de son œuvre. Il est décédé en février 1997.

Auteur de huit ouvrages entre 1947 et 1989, le journaliste et auteur Maurice Chapelan est une personnalité très discrète. Principalement connu pour ses citations incisives, il a abordé au fil des années une large palette de sujets. Il est le seul écrivain à avoir publié une anthologie du journal intime, qui n'a cependant pas connu l'intérêt escompté auprès du public, réduisant le projet d'en publier un second volume à néant. En 1977, il signe 'Rien n'est jamais fini', récit autobiographique de la vie qu'il mena dans les années 30, entre humour et libertinage. in : http://www.evene.fr/celebre/biographie/maurice-chapelan-294.php (2009-02-15)

Un texte autobiographique écrit en réponse aux critiques, où George Bernard Shaw se présente avec humour : "Irlandais, prince du paradoxe et de la controverse, brillant orateur de gauche et industriel de l'anecdote, homme à femmes qui aimait danser seul, assez snob pour refuser d'appartenir à un club qui l'acceptait pour membre, tout cela et bien plus..."

Constance Coline est le nom de plume de Colette Mayer-Grunbaum, née et morte à Paris, 2 janvier 1898-12 mars 1982. Médecin, amie de Colette Jéramec, première femme de Drieu La Rochelle, elle se lie elle-même, ainsi que son mari l'agent de change Plilippe Clément, avec celui-ci. Proche daussi de Léon Blum, ami de sa famille et son témoin de mariage. Elle à "Je suis partout" une grande nouvelle inédite intitulée "Je ne veux plus jouer" (10 au 24 juin 1933). elle publiera en 1982 un piquant récit de son enfance et de sa jeunesse" in : "Les 700 rédacteurs de Je suis partout", Sedopols, 1993, p. 29

L'émerveillement et la joie de naviguer, mais aussi, parfois, le désenchantement et la révolte, tels sont les aspects singuliers de ce livre de Conrad, qui navigua pendant vingt ans avant de devenir écrivain. Il y déploie un témoignage à la fois ébloui, nostalgique et lucide sur sa relation avec la mer et les navires, perçus comme des créatures vivantes et sensibles dont il importe de se montrer digne. En même temps défilent des évocations d'escales, d'épisodes de mer, de navires, de grands vents et de silhouettes de marins rencontrés, pendant l'ultime âge d'or de la marine à voile.