C'est un changement d'époque que le futur président de l'UMP veut incarner. Et, face aux amis du président qui s'organisent, il est décidé à rendre coup pour coup.

C'est en chef de parti offensif et sans concession vis-à-vis du président de la République que Nicolas Sarkozy est apparu dimanche au Bourget. Un patron de l'UMP dont le but avoué est de conquérir l'Elysée. Et déterminé à réhabiliter les valeurs de la droite.

Le départ de Sarkozy et le oui du PS à la Constitution européenne redonnent de l'oxygène au chef du gouvernement. Il ne veut plus se laisser piétiner par ses ministres.

L'objectif de Sarkozy : ringardiser Chirac et lui brûler la politesse pour faire entériner sa candidature à la présidentielle par les militants. C'est la stratégie de l'empêchement. Celle du président : étouffer son adversaire pour mieux rester maître du temps.

Le président de l'UMP prône le oui à la Constitution européenne. Mais il fait revoter son parti contre l'adhésion de la Turquie.

Tous deux sont partisans du oui au référendum, tous deux pensent avoir intérêt à la victoire du non. Le premier parce qu'elle affaiblirait Chirac, le second parce qu'elle lui permettrait d'accéder enfin à Matignon ! Entre eux, les couteaux sont déjà tirés.

Nicolas Sarkozy retrouve la place Beauvau, où il compte bien faire la lumière sur les coups bas dont il a été victime. La plupart de ses amis lui avaient pourtant déconseillé d'accepter la proposition de Chirac.

De l'attaque contre les juges au vocabulaire volontairement outrancier sur le "nettoyage" de La Courneuve, le ministre de l'Intérieur et président de l'UMP joue indifféremment de ses deux casquettes. Au risque d'exploser en vol.

Plus que jamais décidé à être présent en 2007, le patron de l'UMP doit désormais compter avec la montée en puissance du Premier ministre.

Le président de l'UMP voit la France telle qu'elle est, avec ses chômeurs, ses exclus, sa dette. Pour la faire redémarrer, il préconise d'"essayer ce qui marche ailleurs" et appelle à la création d'un "nouveau modèle sociale".

Est-ce efficace de multiplier les moyens de vidéosurveillance dans la rue et les lieux publics ? Quelle menace pour les libertés ? Citoyens et spécialistes de la sécurité sont partagés.