L'éventail des insultes est immense. Parmis tous les noms d'oiseaux, les plus fréquents sont les insultes sexistes. Ce n'est pas étonnant car la langue contribue à façonner notre société... Mais si les mots se font instruments de domination, ils peuvent aussi être des outils de résistance à la dévalorisation des femmes.

Le scandale Weinstein délie les langues, la chasse aux "porcs" est grande ouverte sur Twitter. Elle remue aussi les consciences en Belgique.

Six semaines après qu'a éclaté l'affaire Weinstein, des femmes continuent de s'insurger contre les violences dont elles sont victimes. Pour les experts, c'est un vrai moment de bascule.

Laurence Rosier milite pour tous les sujets qui fâchent : l'écriture inclusive, la féminisation des titres et des fonctions, une certaine idée de la galanterie et même de la pornographie. Ce qui vaut, sur les réseaux sociaux, que cette prof de l'ULB fréquente assidûment, d'être couverte d'insulte, sa spécialité en tant que linguiste...

Les sociologues le constatent à chaque étude : les adolescentes ont intégré tous les stéréotypes de genre. Mais ce n'est pas ce qui détermine, selon elles, leur rôle dans la société, loin des revendications de leurs aînées, elles privilégient des valeurs individuelles et envisagent très bien leur bonheur personnel en dehors du couple. Mais, avec l'âge et l'expérience, leur vision change...

Le féminisme à l'heure du Web 2.0 a gagné en légitimité. Des idées hier encore raillées touchent désormais le grand public, au risque de déchaîner en retour un sexisme ultra-agressif.

En 2014, l'inspection technique des compagnies républicaines de sécurité (CRS) a saisi un casque avec un blason nazi dans le vestiaire d'un brigadier. L'homme, exclu quinze jours, est toujours en poste. Mais son ancienne collègue, qui avait révélé les faits et dénoncé le comportement misogyne de plusieurs mâles de la caserne, n'en finit plus de se débattre avec sa hiérarchie.

La lutte contre le sexisme au travail passe par des actions fortes, y compris au plan légal.