Voyage à Gabès, à la rencontre de la jeune garde du cinema tunisien, fuyant les circuits touristiques classiques et prenant ses distances avec un certain discours post-révolutionnaire.

Cyril Béghin enjoint les lecteurs des "Cahiers" à aller vite voir "Sortilège" : non seulement parce que le deuxième long métrage d'Ala Eddine Slim est très bon, mais surtout parce que sa découverte en salle est nécessaire à l'expérience. On est saisis dès les premiers plans par les brèves apparitions de quelques visages de soldats, tétanisés et muets dans la nuit, impressionnés sur l'écran par les éclats crayeux d'un orage, leurs yeux autant effarés qu'épuisés trouant brièvement l'obscurité pour y laisser les traces d'une sorte d'accablement sans fond. Sommaire. Un prophète, critique du film.

Avec "Sortilège", le réalisateur tunisien Ala Eddine Slim nous invite à un voyage poétique vers un ailleurs mystérieux. Rencontre avec un cinéaste qui aime croire qu'il peut exister d'autres mondes que le nôtre.