Mal de vivre dans l'Amérique moyenne. Le petit cirque satirique de Todd Solondz, plus touchant et incarné que dans ses films précédents.

Le principe, à la frontière du documentaire et de la fiction, est une gageure : qu'un chien soit l'argument d'une réflexion sur la vacuité humaine ! Kalëidoscope d'existences larvées, "Le Teckel" est un "I'm not there" canin. Une oeuvre dont le héros en titre est moins un protagoniste au sens classique du terme qu'une disposition à portraiturer la middle class américaine en dehors de tout affect. Un point de vue, presque une référence visuelle, un repère.

Après avoir fait voler en éclats le genre mièvre et convenu de la teenage comedy, dans "Bienvenue dans l'âge ingrat" - sorte de mise à nu cruelle d'une préadolescente presque marginalisée -, Todd Solodz signe un troisième long métrage extrêment abouti, à la fois dans la forme et dans l'audace du propos...

Enfant terrible du cinéma indépendant américain, Todd Solondz reste irréductible à tout compromis "politique correct". "Palindromes", son dernier film, est un étonnant exercice de style qui traite de problèmes de société délicats (l'avortement, la pédophilie...), tout en adoptant une forme ludique et aimablement sacrilège qui met le critique dans une position inconfortable : le film jouant sur l"effet de surprise, que faut-il révéler au lecteur ?

En 1998, Erick Zonca découvrait "Happiness", de Todd Solondz. Impressionné, le réalisateur de "La Vie rêvée des anges" a voulu rencontrer l'auteur de cette chronique familiale incorrecte.

Sous la forme d'un conte grinçant, Todd Solondz raconte l'épopée d'une adolescente dont l'idée motrice est de se faire faire un enfant.