Chapitre 1 ou comment l'Auteur visite une femme dite de mauvaise vie, par habitude.

Comme le titre interrogatif, mais malicieusement dépourvu de point d'interrogation, le nouveau recueil d'un poète dont on fêtera bientôt le quatre-vingtième anniversaire ménage tout au long cet effet de surprise antirhétorique que tout un siècle, fertile en expériences de toutes sortes, a si ardemment quêté et parfois obtenu.

Au lendemain du colloque de Cerisy-la-Salle du mois de septembre 2012 consacré à un poète particulièrement discret, une gerbe de publications, qui se complètent les unes les autres, nous permet de prendre la mesure de l'oeuvre de Jude Stéfan, probablement la plus originale de l'après-guerre dans le champ qui est le sien : la poésie.

Aphorismes, récits et raccourcis, pourrait-on dire en empruntant à un titre d'Umberto Saba, avec Pandectes ; poésie avec Les Commourants ; critique et journal avec Grains et issues : ces trois publications quasi simultanées constituent comme une coupe au sein d'une oeuvre à l'évidence d'une richesse, d'une variété et d'une densité peu communes, et qui plus est, déployée dans plusieurs genres.