En 91 textes aussi courts qu'incisifs, Michel Surya prononce l'éloge funèbre d'une gauche arrivée au pouvoir pour, à nouveau, servir la finance et ce qu'il nomme ″la domination″.

Michel Surya l'affirme avec raison : c'est "la conséquence de la pensée", la faculté qu'a la pensée d'être conséquente, que le cas de Maurice Blanchot met en cause. "L'Autre Blanchot" s'efforce d'en tirer les enseignements et, pour ce faire, de penser l'écriture politique de Blanchot dans son ensemble.

Ils n'ont pas de prénom, rien qui précède leurs noms propres. L'un, on le sait dès la première ligne, s'appelle Dagerman, comme l'auteur de "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier" ; l'autre, on l'apprend incidemment au dernier tiers de l'ouvrage, s'appelle Boèce, comme l'auteur de "La Consolation de la philosophie".

Moins que jamais, en ce jour où un parti prétendument postfasciste entend donner le ton au discours politique en France, nous ne voulons être dupes des apparences. Nous tournant vers les troubles années trente et leurs intellectuels, nous nous efforçons de comprendre leurs positions et de lire leurs écrits sans plus nous laisser abuser par les récits qu'ils en donnèrent plus tard. Ainsi de Maurice Blanchot, à lire la remarquable analyse que Michel Surya propose de son parcours, celui d'un fasciste, osons enfin le dire avec Zeev Sternhell, sans plus euphémiser.