Depuis plusieurs mois, Téhéran facilite le passage des futurs combattants islamistes. Une situation face à laquelle Kaboul n'a pas les moyens de réagir.

Sous la pression des Etats-Unis, les services de renseignements pakistanais ont cessé de soutenir les groupes islamistes. Un renversement qui se traduit par une intensification des activités rebelles.

Même si les attentats n'épargnent pas la capitale du Sind, cette dernière résiste. Car les trois principaux partis locaux ont réussi à s'entendre face à la montée de l'islamisme.

Pour affaiblir l'influence des talibans, les militaires américains et pakistanais préparent deux grandes offensives de chaque côté de la frontière. Mais ils auront bien du mal à atteindre leur objectif.

Contrairement à de nombreuses affirmations, l'intervention militaire occidentale n'a pas permis de protéger les Afghanes contre les talibans. Les alliés sont incapables d'améliorer leur sort, analyse le spécialiste James Fergusson.

Au nord de Kaboul, un décret des rebelles sur le coût des mariages ravit la population. La légitimité des insurgés s'en trouve renforcée.

A Kapisa, au nord-est de Kaboul, les forces de l'ordre et les insurgés ont décidé d'arrêter de se tirer dessus. Une coexistence pacifique informelle qui pourrait gagner d'autres régions.

Après environ dix ans d'intervention en Afghanistan, les soldats américains et occidentaux vont entamer progressivement leur retrait. Cette évolution ne laisse pas d'inquiéter la population, en particulier celle de la capitale, qui commence à revivre. Leur plus grande crainte est le retour des Talibans, avec lesquels les autorités doivent négocier. Mais à quel prix ?

Le crash d'un hélicoptère de l'Otan en est un signe : les rebelles talibans se rapprochent du pouvoir, et les Américains de la défaite.

De plus en plus d'Afghans téléchargent des chants talibans sur leurs téléphones portables bien qu'ils ne soient pas sympathisants. Un sésame précieux pour passer les barrages.

Immergés dans les villes, ces jeunes maîtrisent l'informatique et les outils numériques. Des compétences qu'ils mettent au service des insurgés pour préparer des attentats dans les centres urbains.

L'Afghanistan et le Pakistan sont en pleine transition. Les Pakistanais votent le 11 mai 2013. En Afghanistan, où le retrait des troupes de la coalition doit s'achever en janvier prochain, la guerre devait chasser les talibans, mais ils sont plus présents que jamais. La presse pakistanaise nous permet de comprendre qui ils sont, ce qu'ils veulent et comment ils négocient leur retour. Ces insurgés islamistes, fiers de leur identité pachtoune, de leur idéologie radicale et parfois aussi de leur poésie, n'ont pas fini de faire parler d'eux - de part et d'autre de la frontière.