Les militaires ont-ils décidé de ne protéger que le "pays utile", celui du pétrole ? Laissent-ils à la discrétion des tueurs du GIA les populations qui ont voté hier pour les islamistes et qui sont aujourd'hui massacrées ? Depuis la dernière tuerie, ces questions se posent. Et sont posées.

La guerre des clans qui fait rage dans les rangs du pouvoir comme dans ceux de l'opposition islamique rend impossible toute ouverture politique. Alors que la guerre civile a déjà fait près de 50 000 morts.

L'attentat contre Mgr Claverie est une mise en garde des islamistes à la France. C'est aussi une façon de rappeler aux Algériens que nul n'est à l'abri de la terreur des fous de Dieu.

Journaliste, féministe, la directrice de l'hebdomadaire "La Nation" explique comment, dans un pays où le débat politique est brouillé par la désinformation, la mise en scène de la mort des femmes sert à la fois les groupes terroristes et le pouvoir en place.

Jusqu'aux deux attentats aux camions piégés dans les banlieues d'Alger, le 29 octobre 2006, l'Algérie avait connu son mois de ramadan le moins violent depuis quinze ans, avec vingt-sept morts, contre trois cents en moyenne dans les années 1990. Le ralliement du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à Al-Qaida inquiète néanmoins, et d'abord en France, qualifiée d'"ennemi numéro un".

On a d'abord cru que c'était parce qu'ils étaient Français que deux religieux ont été assassinés dans la Casbah d'Alger. Mais les extrémistes islamistes l'on dit clairement : c'est une guerre de religion qu'ils entendent mener.

La terreur et la mort au nom d'Allah : trente ans après l'indépendance, l'Algérie connaît la crise la plus grave de son histoire. Une crise qui, comme aucune auparavant, concerne aussi les Français...

"El Watan", quotidien algérien indépendant, vit tous les jours sous la menace des "Fous de Dieu" du FIS. Guy Sitbon a partagé la vie de ceux qui croient qu'une information vaut de risquer sa vie...

On ne saura jamais si Kasdi Merbah a été tué parce qu'il avait des dossiers sur tout le monde ou parce qu'il prônait le dialogue avec le FIS. Ce qui est sûr, c'est que le nouveau Premier ministre, Rehda Malek, ne fera pas de cadeaux aux islamistes.

"Inégaux devant la mort, les Algériens le seraient aussi devant la haine. Pourquoi cette femme, cet enfant, cet homme serait, plus qu'un autre, objet d'une haine implacable qui nécessiterait une telle mise à mort ?"