Un bras de fer oppose le temple Dhammakaya et la junte au pouvoir. Au cœur du conflit, les malversations du supérieur du temple et son soutien actif à l’opposant Thaksin Shinawatra.

Il devrait déjà porter la couronne. Mais le nouveau roi de Thaïlande, qui a succédé en octobre à son père, Bhumibol, ne cesse de repousser la cérémonie. C'est sans doute qu'il a mieux à faire : en Bavière, où il vit une partie de l'année, le colérique Maha Vajiralongkorn collectionne les maîtresses, s'adonne à sa passion pour le pilotage et arpente la montagne à vélo... Ce qui ne l'empêche pas d'être redouté dans son pays. Car l'impopulaire héritier a commencé à renforcer un régime déjà autoritaire.

Écrite pour permettre au pouvoir en place de conserver la main, la Constitution thaïlandaise vient de jouer son rôle : offrant un poids démesuré au Sénat non élu, elle a facilité l’élection, au poste de premier ministre, d’un dirigeant politique n’émanant pas du parti ayant remporté les élections de mai 2023… Mais ce type de bricolage institutionnel pourrait bientôt ne plus fonctionner.