J'entends ici par hypertextes toutes les oeuvres dérivées d'une oeuvre antérieure, par transformation, comme dans la parodie, ou par imitation, comme dans le pastiche. Mais pastiche et parodie ne sont que les manifestations à la fois les plus visibles et les plus mineures de cette hypertextualité, ou littérupture au second degré, qui s'écrit en lisant, et dont la place et l'action dans le champ littéraire - et un peu au-delà - sont généralement, et fâcheusement méconnues. J'entreprends ici d'explorer ce territoire. Un texte peut toujours en lire un autre, et ainsi de suite jusqu'à la fin des textes Celui-ci n'échappe pas à la règle : il l'expose et s'y expose. Lira bien qui lira le dernier

" Le concept de Littérarité " a été publié une première fois en 1974 aux éditions Mouton. Il a été traduit en espagnol en 1978 et a fait l'objet, depuis sa parution jusqu'à ce jour - et sans interruption - de nombreux commentaires (en 15 langues dans 24 pays). Il est tout particulièrement cité dans des dictionnaires de théorie littéraire des plus anciens aux plus récents (" Glossaire pratique de la critique contemporaine " ; Angenot 1979, " Dictionnaire international de termes littéraires " ; 2008) et dans deux " Que sais-je ? " (2540 ; 2656). Il fait actuellement l'objet de cours dans plusieurs universités européennes (tout particulièrement en Espagne et en Belgique) et a inspiré plusieurs thèses et mémoires d'étudiants. Les commentateurs ont reconnu le caractère novateur de ce livre (" La notion de lecture littéraire trouve un de ses premiers fondements dans un ouvrage publié en 1974 par Mircea Marghescou " ; Dufays 2006). En pleine vogue structuraliste il essayait - en même temps et parfois avant Hans Robert Jauss et Wolfang Iser - de déplacer la recherche du texte lui-même vers les principes qui en commandent la lecture. La notion de " régime de lecture " qui synthétise ces principes " est désormais classique " (Dufays 1997). " Le concept de Littérarité " est présenté aujourd'hui dans une nouvelle version. Si à sa parution la critique du structuralisme en vogue pouvait motiver la lecture, aujourd'hui lorsque plusieurs auteurs connus (Todorov, Compagnon) constatent le déclin de la littérature, poser une fois de plus la question de son essence est devenu indispensable.