Philippe Sansonetti, professeur au Collège de France et auteur d'un vibrant "Vaccins", défend ce pilier de la santé publique, aujourd'hui victime de l'individualisme et du complotisme.

Stratégie originale contre la toxicomanie : rendre l'organisme insensible à la drogue.

Chaque année dans le monde, 100 millions d'enfants sont vaccinés. En parallèle, 2 à 3 millions de décès sont ainsi évités. Les infirmières contribuent pleinement à cette démarche de prévention en santé publique qu'est la vaccination. Des progrès restent à faire pour protéger plus de personnes et faire reculer l'hésitation vaccinale. L'Organisation mondiale de la santé estime ainsi que 1,5 million de décès supplémentaires seraient évitables par une meilleure couverture vaccinale.

Comment comprendre le scepticisme de plus en plus profond à l'égard de la vaccination ? Il ne tient pas tout entier à la recrudescence de l'irrationnel, mais aussi à la promotion par les autorités de santé publique d'une forme de « solidarité choisie » par des individus responsables de leur propre santé.

Comment un microbe injecté dans notre organisme peut-il nous empêcher de tomber malades ? C'est le miracle de la vaccination. Mais y a-t-il des limites et des dangers aux vaccins ?

En 2009 la gestion très critiquée de la grippe H1N1, répondant à une panique croissante de la population sur les effets d'une épidémie non contrôlée, a posé une nouvelle fois la question de la santé publique en France. Cette controverse sur le rôle de l'Etat s'inscrit dans une longue tradition nationale. C'est ce que démontre le philosophe Gérard Jorland, lauréat du prix d'Histoire de Blois en 2010, dans un livre passionnant sur l'hygiène et la salubrité publiques au XIXe siècle.