Dans la mémoire collective, Nicolas Fouquet est ce surintendant des Finances de Louis XIV étalant indécemment sous les yeux de son roi, lors de la fastueuse fête de Vaux le 17 août 1661, une fortune amassée aux dépens même de la monarchie.

La gloire du prototype de Versailles ne dura que ce que vivent les roses : l'espace d'une journée et d'une nuit. En ce 17 août 1661, le surintendant des finances Fouquet y organise une somptueuse réception en l'honneur de Louis XIV. Irrité par ce faste excessif, le roi remerciera son hôte d'une curieuse façon.

Trop facilement associé au souvenir d'une fête somptueuse à l'excès, le château de Nicolas Fouquet (1615-1680), fruit de l'heureuse collaboration entre trois génies qui ont imprimé leur marque sur l'art français, poursuit patiemment sa métamorphose. Retour sur l'histoire et les récentes restaurations de ce domaine exceptionnellement conservé, jalon essentiel dans la genèse de l'art du Grand Siècle.

Le plus grand monument historique privé de France est géré par trois frères : Alexandre, Jean-Charles et Ascanio de Vogüe. Alexandre, guide de haute montagne dans une autre vie, qui répond ici aux questions de L'Objet d'Art, a rejoint le château en 2011, au moment de la promulgation d'un décret sur la reconnaissance fiscale du mécénat en faveur des propriétés privées. Sans langue de bois, il explique comment la gestion d'un monument privé en France relève de la haute voltige.