Critique à "Il manifesto", Cristina Piccino raconte pour les "Cahiers" la sortie à Rome de "Vers un avenir radieux" de Nanni Moretti, et nous fait part de ses impressions cinématographiques autant que politiques. Nous entrerons dans le débat après avoir vu le film !

Dans "Vers un avenir radieux", le metteur en scène italien dessine un nouvel autoportrait à la fois désopilant et mélancolique. Ses adieux au cinéma ? Esquisse de réponse en compagnie du principal intéressé.

Séquence d'ouverture : des voitures surgissent de la nuit romaine à tombeau ouvert, freinent, s'arrêtent sur le pont Saint-Ange et libèrent aussitôt des passagers qui se précipitent pour lancer des cordes par-dessus le parapet, certaines reliées entre elles par un siège de fortune ... Sans tarder, deux hommes descendent en rappel, puis, après avoir rejoint leur position assise, commencent à tracer, à grands coups de pinceaux, de larges bandes rouges qui s'avéreront former le titre original, "Il sol dell'avvenire".

Nous avions fini par croire que nous ne reverrions plus jamais Nanni Moretti dans le rôle d'un alter ego, tel qu'il apparut de ses premiers films à Aprile (1998) avant de jouer des rôles "de composition" ou secondaires à partir de "La Chambre du fils" (2001).

Avec sa farce mélancolique, présentée au dernier Festival de Cannes, le réalisateur italien de "Journal intime" lance un cri d'amour au cinéma. Rencontre