Comment la justice achève les femmes victimes  de violences conjugales  Pousser la porte d'un commissariat permettra à une femme  de faire cesser les violences conjugales. Enclencher une  procédure judiciaire lui garantira protection et équité.Ça, c'est ce que l'on croit.Car, en réalité, trop souvent, la femme qui trouve le  courage de se tourner vers la justice signe pour un nouveau  calvaire.Céline Marcovici, avocate, connaît bien ces femmes qui  osent dire stop mais se heurtent au labyrinthe de la  justice, à ses rouages, à sa méconnaissance des violences  conjugales, à son manque de moyens. Son livre est  entrecoupé de témoignages bouleversants.  Beaucoup ont entendu cet étonnement dans le cadre d'un  tribunal : « Mais Madame, il fallait partir ».Tous les Grenelle du monde n'y changeront rien : le sort  des femmes victimes de violences conjugales ne sera pas  allégé tant que la justice ne sera pas réellement formée  pour entendre leur souffrance, démultipliée au moment du  confinement.

Durant plusieurs années, C. Richard, M. Cartel et A. Rousset ont subi l'emprise de conjoints pervers. Elles témoignent de leur assujettissement progressif, de leur quotidien marqué par l'isolement affectif, la dépendance et l'exploitation financière, les humiliations, la violence physique et psychique. Elles relatent également la façon dont elles sont parvenues à retrouver leur indépendance.

Les auteurs étudient comment la violence conjugale peut perdurer dans une société qui repose sur un principe d'égalité entre les sexes et vote des lois la condamnant. Ils expliquent comment elle s'inscrit dans un ensemble de normes et de valeurs patriarcales et explorent les représentations sociales les plus communes de ce phénomène pour en comprendre son acceptation et ses conséquences.

Dans la nuit du 16 au 17 avril 2018, après plusieurs années de violences conjugales, Laura trouve enfin le courage de porter plainte : son conjoint a tenté de l'étrangler sous les yeux de leur fille de deux ans. Mais après seulement un an de détention provisoire, son ex-conjoint est remis en liberté en attente de son procès et placé sous contrôle judiciaire, qu'il n'hésite pas à enfreindre à plusieurs reprises. Comme la justice est sourdes aux cris de Laura, elle prend la décision de se tourner vers les réseaux sociaux et lance le 14 mai 2019 un SOS sur twitter : "Je ne sais pas si je vais mourir demain, je veux juste être entendue. Protégez-moi, protégez ma fille jusqu'au procès". Que faire quand la justice abandonne les victimes à elles-mêmes... ?

Les auteurs étudient comment la violence conjugale peut perdurer dans une société qui repose sur un principe d'égalité entre les sexes et vote des lois la condamnant. Ils expliquent comment elle s'inscrit dans un ensemble de normes et de valeurs patriarcales et explorent les représentations sociales les plus communes de ce phénomène pour en comprendre son acceptation et ses conséquences. ©Electre 2022

A partir d'exemples, de témoignages et de sa propre pratique thérapeutique, l'auteur montre quelles sont les expériences de violence conjugale qu'un enfant peut rencontrer, pour en dégager du sens, en comprendre les impacts et approcher une certaine réalité. ©Electre 2023

« Tout le monde savait. Tout le monde se doutait. Beaucoup de gens avaient leur petite idée de ce qui pouvait m'arriver dans l'intimité du foyer. Les coups, la violence banalisée, les humiliations quotidiennes… Tous les invariables de cette vie qui n'en est pas vraiment une. Un jour, pour qu'il ne nous tue pas, je l'ai tué.Depuis cette nuit-là, celle du 13 mars 2016, le sommeil ne m'a plus jamais trouvée.Je pense à mon procès. Ces cinq jours devant la cour d'assises de Chalon-sur-Saône, au cours desquels la société va me demander de raconter mon histoire. C'est encore un combat entre lui et moi.Est-il possible qu'on me comprenne ? Vais-je être écoutée, ou entendue ? Est-il encore capable de me faire du mal, de m'envoyer finir ma vie en prison ? »Dès l'âge de douze ans, Valérie Bacot connaît la peur et l'emprise auprès de Daniel, son beau-père, son violeur, puis son mari et proxénète. Elle raconte ici sa vérité, celle de la tyrannie quotidienne et de l'abandon.