L'affaire du port du voile intégral enflamme le monde politique et déchire les élus à l'intérieur même de chaque parti. Mais qui sont ces femmes qui disparaissent sous l'habit religieux ? Comment vivent-elles ? Et que dit l'islam ?

En lançant le débat, Nicolas Sarkozy risque de stigmatiser une nouvelle fois les musulmans de France, alors que la loi sur le port du voile à l'école n'a jamais sérieusement été évaluée

Une journaliste allemande s'est promenée dans Paris revêtue d'un voile intégral le 11 avril 2011, jour de l'entrée en vigueur de la loi qui en interdit le port dans l'espace public. Récit.

Son contrôle d'identité, qui a mal tourné, a embrasé la ville.

L'actualité est marquée par la simultanéité de deux débats qui n'en font en réalité qu'un, celui sur le port du voile intégral et celui sur l'identité nationale. Cette situation est problématique, car certains ne se positionnent qu'au regard du premier aspect, et d'autres qu'en fonction du second.

Après six mois de travail, la mission parlementaire devrait préconiser l'interdiction du voile intégral. Une idée qui, à gauche comme à droite, est loin de faire l'unanimité.

Les députés préconisent l'interdiction du voile intégral dans les services publics sans s'attarder sur ses applications concrètes.

Comme à Trappes, la colère monte dans cette ville du Val-d'Oise. Le contrôle d'une femme en niqab qui dégénère, deux jeunes filles voilées qui portent plainte pour agression, des groupes radicaux qui s'emparent de l'affaire... Alors que les actes anti-musulmans se multiplient, Agathe Logeart démonte les mécanismes de cette bataille politico-religieuse.

A Trappes, place forte de l'islam salafiste francilien, le port du niqab cristallise les tensions.

A une semaine de la décision de la cour d'appel de Paris, l'ex-directrice adjointe de la crèche, licenciée pour avoir porté le voile, a accepté de se confier en exclusivité au ″Nouvel Observateur″.