Pour éclairer la polémique sur les crimes du communisme, "Historia" donne la parole à Pierre Broué, qui vient de publier aux éditions Fayard une "Histoire de l'internationale communiste 1919-1943", et à Jean-Louis Panné, coauteur du "Livre noir du communisme"...

Son père, qui avait quitté la Russie en 1918, fut correspondant de guerre anglais sur le front de l'Est pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa mère, une diplomate britannique en poste à Moscou.

"Le Livre noir du communisme" suscite débats et controverses. Au-delà des querelles qui opposent entre eux les historiens de cette période, ce qui demeure, c'est la terrible réalité des chiffres...

Rien n'excuse 85 millions de morts. Mais il faut le dire : dans tous les pays où il a été imposé, le dogme léniniste n'a fait que multiplier les potentiels de violence d'un siècle maudit.

En 1937 la maison d'édition du parti communiste français publia sous le titre L'homme, le capital le plus précieux le discours prononcé par Staline le dernier jour du plenum du Comité central de février-mars 1937 qui, au lendemain du deuxième procès de Moscou, annonçait le déchaînement d'une terreur jusqu'alors sans exemple dans l'Histoire. Staline y faisait entre autres l'éloge d'une dénonciatrice hystérique de Kiev, Nicolaienko qui terrorise la capitale ukrainienne

S'il est un voyage qu'un lecteur de Varlam Chalamov ou d'Evguénia Guinzbourg est tenté d'accomplir, c'est bien celui qui mène à la Kolyma, le pays du goulag stalinien qui a englouti deux millions de victimes sur vingt millions de déportés, en vingt ans. Retourner là-bas, voir ce qui demeure de cet enfer blanc, essayer de comprendre les mécanismes qui étaient à l'oeuvre, découvrir une réalité autrement que par les archives et les témoignages. Notre manie mémorielle nous y pousse, et deux livres récents nous y entraînent.