Le nouveau gouvernement travailliste a accompli un geste très attendu : il a présenté des excuses aux Aborigènes pour le sort qu'ils ont subi depuis plus d'un siècle. Un événement historique, estime l'écrivain Richard Flanagan.

Huit mois après les excuses historiques que leur a présentées le Premier ministre au nom de la nation, rien n'a été fait pour les autochtones.

L'année 2015 est en Australie celle d'une commémoration pour laquelle le gouvernement a dépensé une énergie et des fonds considérables : le centenaire du débarquement de Gallipoli, en Turquie, le 25 avril1915. Comment cette désastreuse campagne a-t-elle pu devenir la date de naissance de la nation ? Ce paradoxe tient à la difficulté pour l'île-continent de se construire une identité propre. La terre australe est découverte en 1770 par Cook au nom du roi britannique.

De 1875 à 1912, les ethnologues Frank Gillen et Sir Baldwin Spencer ont étudié et photographié les Aborigènes d'Australie. Un siècle plus tard, le Danois Christian Vium a demandé aux nouvelles générations de poser dans les mêmes lieux et en prenant les mêmes attitudes que leurs ancêtres. Intitulé "The Wake", la veillée mortuaire, ce travail souligne les conditions de vie de plus en plus difficiles des peuples autochtones.