Et s'il ne fallait pas "préserver" la nature ? Si tenter de la "sauvegarder" lui portait finalement préjudice ? En un mot : et si la nature n'allait pas aussi mal qu'on le dit ? Non parce que les ravages de la pollution, de l'urbanisation ou du réchauffement climatique devraient être revus à la baisse, mais parce que les écosystèmes posséderaient d'insoupçonnées ressources pour se reconstituer. Des ressources telles que, face aux méfaits de l'homme, ils font mieux que résister : ils se réinventent. Ils se vivifient même ! Dès lors, c'est toute la stratégie écologique qui paraît à revoir.

Depuis quelques années, les méduses pullulent. Rien ne semble enrayer l'essor de ces animaux d'aspect pourtant si fragile et rudimentaire. Leur secret ? Une étonnante faculté d'adaptation... et le coup de pouce humain.

Après l'extinction massive des espèces marines survenue il y a 250 millions d'années, de nouvelles formes de vie très diverses se sont développées. Les biologistes ont attribué cette explosion évolutive à des facteurs physiques tels que le changement du niveau des mers. D'après plusieurs indices, le rôle du phytoplancton a été négligé. Son augmentation en quantité et en qualité nutritive aurait permis aux animaux marins modernes d'apparaître.