La stabilité est remise en cause, les recettes pétrolières baissent, le soutien occidental est reconsidéré, et la société est en ébullition. A n'en pas douter, le lien interne/externe s'est imposé à l'Arabie Saoudite. Elle ne pourra faire l'économie d'une nouvelle politique étrangère.

Face à l'influence iranienne croissante en Irak, au Liban et en Palestine, l'Arabie Saoudite veut s'impliquer davantage dans la région. En commençant par réconcilier les frères ennemis palestiniens.

Du jamais-vu en Arabie Saoudite : une journaliste du quotidien populaire israélien a obtenu une accréditation pour couvrir le récent sommet de la Ligue arabe. Elle livre un témoignage ébloui.

Le refus de Riyad de siéger au Conseil de sécurité de l'ONU s'explique de bien des façons. Mais il montre aussi que le pays doit évoluer dans ses relations extérieures, notamment en cessant de tout miser sur Washington.

Pour circonvenir ses détracteurs, obtenir un siège dans une organisation internationale ou s'attirer les bonnes grâces de la presse, la diplomatie saoudienne sort systématiquement le carnet de chèques. L'organisation de Julian Assange l'a prise la main dans le sac.

En intervenant au Yémen, l'Arabie Saoudite veut affirmer son leadership face à Téhéran. Mais dans une guerre d'usure la supériorité militaire n'est plus un gage de succès.

L'Arabie saoudite et l'Iran ravivent le conflit entre sunnites et chiites.

L'Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran après le saccage de son ambassade.

Les chefs d'Etat du monde entier se sont pressés à Riyad pour honorer la mémoire du roi Abdallah, disparu le 23 janvier 2015. C'est dire le poids de l'Arabie saoudite, membre du G20 et alliée des Etats-Unis. Ses monarques n'ont pourtant pas toujours été les rois du pétrole. Singulière histoire que celle de ce royaume né il y a moins d'un siècle de la volonté d'un homme. Ses fils se succèdent depuis à la tête de cette nation-entreprise qui a pour dogme le wahhabisme et pour devise les pétrodollars.

Le royaume dont hérite en janvier 2015 le roi Salman, qui succède à son demi-frère Abdallah, est confronté à la poussée au Yémen des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, aux négociations sur le nucléaire iranien qui sont sur le point d'aboutir malgré l'opposition de Riyad, à la progression en Irak et en Syrie de l'Etat islamique qui s'en prend désormais ouvertement au pouvoir saoudien et à la baisse continue des cours du pétrole.

Mohammed ben Salman est le prince héritier de la dynastie saoudienne. La journaliste Christine Ockrent a consacré un livre à ce personnage peu connu des Occidentaux. Un prince qui est aujourd'hui fragilisé par le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi mais qui détient toujours les clés du royaume...