Gallimard publie 1 000 pages de l'″écrivain politique″. Et si elle avait (presque) tout compris avant tout le monde ?

C'est à une question cruciale que tente de répondre Hannah Arendt : comment, pour notre temps, (ré)inventer la politique ?

A partir d'une réflexion sur la condition juive moderne, comment repenser la question de nos identités scindées et multiples ? Réponses avec des textes inédits d'Hannah Arendt et un essai érudit de Yirmiyahu Yovel.

La notion de ″crise″ est une notion centrale dans la pensée de Hannah Arendt. La multiplicité des occurrences et des diagnostics de crise présents dans son oeuvre conduit à s'interroger sur la façon dont elle appréhende la notion et sur le rapport que cette crise quasi généralisée entretient avec la modernité.

En ces temps de crise et de souffrance pour beaucoup, la tentation est grande de désespérer de la politique. La politique n'a-t-elle pas échoué ? L'heure des experts de tous bords, jugés plus compétents et plus vertueux, aurait-elle sonné ? A rebours de nos évidences et de nos lassitudes, Hannah Arendt ne cesse de réhabiliter une politique digne de ce nom.

Dans "Arendt et Heidegger", le philosophe Emmanuel Faye éclaire d'une lumière noire la pensée de cette figure du XXe siècle et met au jour l'ambiguïté de ses jugements sur Heidegger et le nazisme. Interview exclusive.

Réfugiés de la première Guerre mondiale puis réfugiés de la paix se comptent par millions. Une catégorie nouvelle apparaît : les apatrides. Passée l'urgence, il faut inventer des solutions à long terme.

La sociologue observe que, si l'histoire est nécessaire pour comprendre le présent, elle n'est d'aucune utilité en temps de crise

Philosophe américaine d'origine allemande, élève de Heidegger, Husserl et Jaspers, elle fuit l'Allemagne nazie et s'installa aux Etats-Unis, en 1941. Ses oeuvres marquèrent l'histoire de la pensée politique. Elle publia notamment ″L'Origine du totalitarisme″ et ″Eichmann à Jérusalem″ qui fit polémique par sa thèse sur la banalité du mal.

Mettre à bas une idole est un geste émancipateur. Encore faut-il qu'il s'effectue dans un esprit d'ouverture, et non, comme dans le dernier ouvrage d'Emmanuel Faye, de simplification inquisitoriale.

La particularité de "Qu'est-ce que la politique ?" dans l'oeuvre d'Arendt, réside dans sa manière de laisser entrapercevoir ce que pourrait être une "méthodologie" proprement arendtienne. Arendt, en effet, ne cherche pas tant à expliquer qu'à comprendre, c'est-à-dire saisir des phénomènes dans toute leur singularité. Or une telle entreprise n'est possible qu'à condition de se débarrasser de certains préjugés.