Le Franco-Suisse Frédéric Pajak a mis un terme à son « livre sans fin », son "Manifeste incertain", dont le titre oxymore s’est imposé à lui alors qu’il était couchettiste dans les wagons-lits internationaux, en Italie, pendant les années 1970, dites « de plomb ». Rencontre avec un auteur dessinateur virtuose qui excelle à marier dessins charbonneux et textes ciselés.

La bande dessinée franco-belge relève d’un système de contraintes éditoriales, lié à la prépublication en revue, puis en albums standardisés qui entraîne la nécessité de la concision. Lorsque le scénariste est de l’envergure de R. Goscinny la contrainte est transcendée et permet l’expression d’une forme d’intelligence extrêmement ramassée.

Rares étaient ceux à connaître le travail de Steven Appleby en France avant l'arrivée du roman graphique "Dragman" en 2020. Il fallait être fan de ses cartoons parus dans "The Guardian", ou de ses strips dans le "New Musical Express". A moins d'avoir eu vent du livre paru chez feu Ifrane en 1995, intitulé "La Vérité sur les hommes"...

Pourquoi la mathématiques échapperaient-elles au neuvième art ? Les bandes dessinées regorgent de scientifiques un peu loufoques comme Tryphon Tournesol, le professeur Nimbus ou le savant Cosinus, parfois inspirés de scientifiques célèbres. Que ce soit pour s'emparer d'un personnage, d'un concept ou d'une histoire, la forme graphique s'adapte à merveille aux représentations mathématiques. Une autre approche, celle des dessins à contraintes, est explorée par l'Oubapo, Ouvroir de bande dessinée potentielle.

L'ensemble du travail en bande dessinée de Julie Doucet est enfin disponible sous la forme d'un pavé nommé "Maxlplotte". Cette claque de modernité et d'inventivité a paru en fin d 'année dernière à L'Association, sous la direction de son ami Jean-Christophe Menu. Si on remonte le temps, si on se remet dans le contexte de l'époque, seule dans son coin, de l'autre côté de l'Atlantique, Julie Doucet a produit à la fin du siècle dernier une oeuvre d'autrice extrêmement forte qui a connu un légitime retentissement dans le monde du 9e art.

Evadée du corps enseignant sans remords mais trompettes, Séverine Vidal s'affirme d 'album en album comme l'une des plus belles écritures du monde du 9e Art. Pierre de taille dans le mur qui défend la langue française, ceci explique cela. De retour d'Angoulême, où son travail sur "George Sand" s'est taillé un beau succès, la dame a bien voulu répondre à quelques questions concernant ses habitudes de lecture et sa vision du monde qui l'entoure.

Non, ce "Cinq avril" n’est pas une énième adaptation d’un best-seller de Michel Bussi, mais bien une création ! Passez-vous le mot...

On pourrait oser l'analyse, s'aventurer dans un examen plus ou moins scrupuleux du dessin de Joseph Callioni, de son trait solitaire ici, plus loin démultiplié, puis s'étonner des lieux au charme insondable et des situations souvent incongrues qu'il met en scène. Quel est ce monde qui semble s'éteindre dans "Venera", son nouvel album ? Quel est ce monde qui est à la fois lui-même et son contraire, sa propre image diffractée et une alliance de contraires - immanent et transcendant, libre et contraint, solide et évanescent ?

Après le flot de bandes dessinées qui ont accompagné le centenaire de la Première Guerre mondiale, la source s'est progressivement tarie, faute d'actualité. C'est le moment qu'ont choisi Diego Agrimbau et Juan Manuel Tumburus pour publier "Les Yeux perdus", un récit glaçant qui se déroule en 1917, quelque part sur le front de l'Est.