L'institution internationale vient de publier son rapport sur l'intégrité. Plusieurs cas de fraudes et de pots-de-vin y sont révélés, impliquant son personnel ou les bénéficiaires de ses financements.

Accusé de népotisme, mais aussi critiqué pour les incohérences de sa politique et de ses choix, Paul Wolfowitz semble condamné à démissionner - même si George W.Bush continue à le soutenir publiquement.

L'architecture de la finance mondiale, mise en place en 1944 à Bretton Woods, a vécu. Le Fonds monétaire a parfois failli. La Banque mondiale voit son rôle amoindri. Quand à l'Organisation mondiale du commerce, elle ne parvient pas à clore les négociations entamées à Doha en 2001 sur l'agriculture et les produits manufacturés !

Comme le FMI, l'institution a mauvaise réputation. Et elle est aujourdhui concurrencée par les banques régionales et par les marchés. Une seule solution : partager ses données sur le développement. Ce qui ne plaît pas à tous ses cadres...

C'est une première depuis sa création : l'agence de l'ONU est concurrencée sur la scène internationale. Face à de nouvelles alternatives venues des pays émergents comme la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB), elle doit radicalement changer son approche.

Trois ans après sa création, le projet en est toujours à ses balbutiements. Pour l'aider à attirer les investisseurs, la Banque mondiale apporte son expertise stratégique - et un peu d'argent.

Sur 156 permis d'exploitations forestières existants aujourd'hui au Congo, 107 ont été signés... après le moratoire instauré en 2002. Que va faire le gouvernement congolais ? Que va faire la Banque mondiale qui le soutient financièrement ?

En 2009, la Banque mondiale va multiplier par trois ses prêts pour atteindre 30 milliards de dollars, et envisage de monter à 100 milliards de dollars par an. La Banque annonce partout que la lutte contre le changement climatique et le financement des énergies renouvelables est une priorité.

Albert Zeufack à la Banque mondiale, Célestin Monga à la BAD. Ces camerounais pilotent désormais la stratégie économique des deux plus importantes institutions de développement en Afrique.

Depuis qu'elle a lancé en Afrique subsaharienne la vaste entreprise dite de « sécurisation des terres » au début des années 1990, la Banque mondiale tente de substituer le droit universel de propriété individuelle de la terre à la gestion collective des parcelles paysannes, profondément inscrite dans la culture et dans les faits depuis des siècles.

Bertrand Badré explique comment la Banque mondiale elle-même, incarnation par excellence d'une rationalité économique sans frontières, en est à s'interroger à son tour sur la singularité des cultures.

La Banque mondiale s'était fait oublier sur le sujet des grands barrages : elle avait arrêté pendant une bonne décennie de financer ces infrastructures gigantesques, aux dégâts tout aussi gigantesques sur les populations locales et sur l'environnement. Malheureusement, sous la pression des grands pays industriels et sous la houlette de son nouveau président depuis l'été 2012 Jim Kim, la Banque mondiale assume désormais non seulement un soutien aux grands mais aux très grands barrages.