Un an après son entrée au Parlement, la figure de l'opposition birmane reste une icône. Mais ses récentes concessions au pouvoir et à l'armée ont déconcerté voire déçu nombre de ses plus fidèles alliés. Candidate à la présidentielle de 2015, la « Lady » apparaît de plus en plus isolée dans un pays hanté par ses divisions.

Alors que les autorités viennent de fixer la date du 7 novembre 2010 pour les premières élections législatives depuis vingt ans, les partis d'opposition tentent de se mettre en ordre de bataille. Mais sans grandes perspectives.

A Rangoon et ailleurs, chacun veut croire à la politique d'ouverture du président Thein Sein. En espérant qu'il ne s'agisse pas d'un feu de paille.

Le pouvoir birman vient d'engranger plusieurs succès diplomatiques. Mais, face aux signes d'ouverture dans la rue comme au sein de l'opposition, chacun peine encore à y croire.

Les Birmans votent ce 1er avril 2012 : Aung San Suu Kyi, l'icône de la démocratie, doit faire son entrée au Parlement. Le symbole d'une perestroïka inattendue conduite par le président Thein Sein. Mais si, après un demi-siècle de dictature militaire, la population goûte à la liberté, les chantiers restent colossaux et l'armée tient encore les commandes.

A mesure que le pays s'ouvre à la démocratie, les défenseurs de la nature commencent à se faire entendre. Face à une corruption rampante et à des écosystèmes dévastés, ils doivent relever des défis immenses.

A l'heure où le pays vit des élections historiques, loin de Rangoon, à l'est, l'une des principales minorités ethniques n'en attend pas de grands changements. Ici, même si un fragile cessez-le-feu vient d'être signé, les villageois subissent toujours les exactions du régime et de ses séides. Voyage dans une contrée rebelle depuis 1948 !

Les réfugiés politiques birmans résidant à l'étranger attendent les résultats du scrutin du 8 novembre 2015. Est-il temps pour eux de rentrer au pays ? Trois dissidents installés aux Etats-Unis se posent la question.

Le changement de cap opéré en Birmanie depuis 2011 est manifeste et inattendu. Il s'agit d'un processus de transition enclenché après des années de promesses déçues. Loin d'être impulsée par une population révoltée, cette transition semble pilotée par une institution militaire dont une frange progressiste cherche à imposer un élan réformateur.