L'affrontement entre le gouvernement britannique et la BBC, la controverse sur l'obligation de réserve des fonctionnaires et la liberté d'information ne peuvent dissimuler les véritables raisons : pourquoi Tony Blair a-t-il délibérément gonflé le danger irakien ? Se remettra-t-il de ce mensonge d'Etat ?

"Blair représente le héros postmoderne avec tout son bagage d'ambitions velléitaires et de contradictions dépourvues de grandeur."

Contesté pour sa politique irakienne, critiqué pour sa réforme des services publics, le Premier ministre britannique a réussi, in extremis, à retourner la situation en sa faveur. Jusqu'à quand ?

C'est un des paradoxes du non... Défenseur du modèle libéral et contempteur de la vieille social-démocratie continentale, le Premier ministre britannique fait aujourd'hui figure de parrain de l'Union.

Le Premier ministre britannique, qui assume à partir de vendredi la présidence du Conseil européen, sera-t-il capable de résister à la tentation de passer en force et de jeter les bases d'un nouveau compromis historique ?

Après ceux de Madrid il y a plus d'un an, les attentats de Londres le confirment aujourd'hui : non seulement la guerre en Irak n'a pas mis un terme au terrorisme mais le nombre d'attentats dans le monde a été multiplié par trois en 2004 et ses attaques ont fait l'année dernière plus de 9 000 victimes dont 1 907 morts.

Usé par neuf années de gouvernement, affaibli par son engagement en Irak, ébranlé par une succession de scandales, contesté au sein de son propre parti, le Premier ministre britannique vient d'essuyer un cuisant revers lors des élections locales, où ses adversaires conservateurs ont receuilli 40% des suffrages.

Contesté par les siens, progressivement poussé vers la sortie, le Premier ministre britannique devrait d'ici à un an laisser les rênes à son rival Gordon Brown. A condition que ce dernier sorte enfin de son ambiguïté.

L'inventeur du New Labour a prouvé aux Britanniques que la mondialisation n'était pas une malédiction, mais une chance pour leur vieille nation de retrouver la croissance et de vaincre le chômage.

Malgré leurs querelles, Tony Blair a promis à son ministre des Finances de lui céder sa place. Mais ce très sérieux économiste est-il taillé pour le poste ?

A l'heure de quitter Downing Street après dix ans de pouvoir, le Premier ministre britannique peut opposer son bilan économique à ses détracteurs.

L'originalité de M. Blair n'est pas tant qu'il ait renoncé aux valeurs traditionnelles de la gauche et à l'idée de transformation sociale. C'est plutôt qu'au lieu de se résigner à ce genre de révision idéologique "à l'américaine", il en est devenu le converti très enthousiaste.