La musiqe n'a pas échappé à l'emprise des théoriciens nazis ! "L'Ode à la joie" de Beethoven, hymne européen depuis 1972, avait été récupéré par Hilter qui y voyait une manifestation du génie allemand.

Marxistes, nazis, démocrates : tous ont voulu voir dans cette symphonie un reflet de leur conception du monde, explique Esteban Buch dans un ouvrage très documenté.

La représentation esthétique de la sexualité a toujours été l'une des cibles favorites de la censure. Le livre d'Esteban Buch est l'histoire, racontée en trente courts chapitres, de l'interdiction d'un opéra dans l'Argentine des années 1960. C'est aussi, à travers cette affaire, le lieu d'une réflexion plus générale sur les rapports que peuvent entretenir le pouvoir et la création artistique.

Esteban Buch, né en 1963 à Buenos Aires, est historien de la musique. Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, il a été l'un des premiers à mener une interrogation systématique sur les relations entre musique et politique dans les régimes modernes, et il en poursuit avec constance et inventivité les enjeux.