"Miss Peregrine et les Enfants particuliers" est sans doute une nouvelle occasion pour Tim Burton de raconter sa marginalité. Mais a-t-il jamais été aussi "particulier" que ses films le laissent entendre ? Peut-être est-il temps de lever le malentendu.

Tim Burton fait dialoguer le passé proche et le passé lointain de l'Amérique dans un conte loufoque et malicieux.

Après Charlie et la chocolaterie d'après Roald Dahl, Tim Burton s'attaque à un autre classique de la littérature. Avec l'originalité cette fois de proposer une nouvelle histoire : Alice est de retour au pays des merveilles, alors qu'elle est désormais une jeune femme en âge de se fiancer.

L'oeuvre de Tim Burton est d'actualité : hommage et exposition à la Cinémathèque française, du 7 mars au 5 août 2012 ; deux films en voie d'achèvement (″Dark Shadows″ et la nouvelle version, long métrage, ″Frankenweenie″). L'oeuvre de Tim Burton foisonne. Ce grand inventeur de formes et de mythes, qui - comme peu de cinéastes de sa génération - ne cesse de nourrir notre imaginaire, se prête à une foule d'interprétation.

Le cinéma de Tim Burton n'a jamais cessé de nous passionner. Après "Dark Shadows" qui revenait à la veine gothique délirante de "Beetlejuice", "Big Eyes" est une oeuvre intime et surprenante. Réflexion sur la place de l'art en Amérique, sur le rôle du marché et de la critique, "Big Eyes" met en scène une artiste peintre. Il nous a donc semblé indispensable de nous entretenir avec Bruno Delbonnel. Le chef opérateur évoque sa collaboration avec Tim Burton mais aussi Alexandre Sokourav, les frères Coen ou Jean-Pierre Jeunet, ainsi que son intérêt pour la peinture abstraite et l'art contemporain.

Après une exposition de grande proportion, un effort pour acclimater son imaginaire bouillonnant à celui, plus consensuel, des studios Disney ("Alice au pays des merveilles", 2010) et enfin un détour par la forme apparemment conventionnelle du biopic ("Big Eyes", 2014), Tim Burton paraissait connaître une certaine désaffection critique. Gageons qu'il se trouvera toujours certains esprits versatiles prompts à brûler ce qu'hier ils encensaient et qui verront dans "Miss Peregrine et les enfants particuliers" un artiste qui se répète.

[...] Le réalisateur de films d'animation qu'il était à ses débuts, et qui se trouvait dans la liberté graphique de ses films, réapparaît aujourd'hui dans cet Etrange Noël de monsieur Jack qu'il a conçu, supervisé et produit. Ed Wood, son dernier film encore inédit en France, confirme, par sa maîtrise et son originalité, le talent considérable de Tim Burton.

A force de se pencher sur les névroses de Batman et les portraits de l'artiste en monstre rêveur ou en rêveur de monstres, on avait un peu oublié que Tim Burton était aussi un sacré farceur...

De la bonne utilisation de la machinerie hollywoodienne : après avoir conçu et produit un films d'animation, Tim Burton vient de réaliser un documentaire sur Vincent Price, et tourne une biographie en noir et blanc (avec Johnny Depp, Patricia Arquette et Martin Landau) de Ed Wood, cinéaste culte des années 50.

Ouvert à toutes les formes, toutes les métamorphoses, Tim Burton est aujourd'hui au centre du cinéma américain.