Cinquante-sept ans après son annexion par la Chine, le Tibet vibre encore. Sans armes, sans parti de l'indépendance et sans meetings, les 6 millions d'habitants des hauts plateaux éclatés entre la Région autonome du Tibet et quatre provinces opposent la plus noble et la plus captivante des résistances : la culture.

Le spécialiste de l'Asie décrypte le cours nouveau d'un parti communiste aux 80 millions de membres, tenté par le réformisme mais allergique à la démocratie.

Les négociations de la Chine ont abouti à la signature, en décembre 2001, d'un protocole d'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

"Quand la Chine s'éveillera, la terre tremblera", lança Napoléon. Depuis, l'Empire du Milieu, ses mandarins impénétrables et son immense peuple alimentent les fantasmes. Et voici que les protestations d'intrépides Tibétains et une flamme olympique vacillante réveillent les pires craintes.

Surproduction et spéculation : l'expansion chinoise vacille. Sans les béquilles d'un marché domestique anémié

Depuis une quinzaine d'années, on ne doutait plus de l'économie chinoise. Sa croissance forte entraînait l'économie mondiale, attirait les firmes étrangères voulant profiter de son immense marché, même si on lui reprochait de soutenir sa croissance par des moyens contestables - sous-évaluation de sa monnaie, dumping à l'exportation, interventions de l'Etat dans le marché. Cette confiance s'est évanouie l'été 2015. Les autorités chinoises font la cruelle expérience que la confiance est un facteur clef de toute politique économique et qu'il faut l'entretenir.

Les grèves en Chine signent-elles la fin de la main-d'oeuvre bon marché ? Les autorités semblent accompagner le mouvement de ces hausses de salaires pour promouvoir un modèle économique davantage soutenu par la consommation intérieure.

Une corruption endémique, des inégalités croissantes, des émeutes presque quotidiennes : c'est l'envers du miracle chinois. Le 18e congrès du Parti, qui va désigner les nouveaux maîtres du pays, devra aussi insuffler un vent de réformes s'il veut éviter l'explosion sociale.

Prise de contrôle des marques Sandro, Mage et Claudie Pierlot, de l'aéroport de Toulouse ou du géant allemand Kuka, rachat de Louvre Hotels, du Club Med... L'appétit de la Chine s'intensifie. Et pas qu'en Europe. D'après Thomson Reuters, les investissements chinois dans le monde ont atteint 110 milliards de dollars sur les six premiers mois de l'année. Sécurisation des approvisionnements en matières premières, montée en puissance dans le high-tech, aucun secteur n'est épargné.