Après trois ans de pause, Steven Spielberg revient avec un "Pont des espions" estampillé guerre froide, point de rencontre entre ses obsessions d'auteur et le contexte historique de son enfance.

C'est l'un des rares échecs commerciaux du "maître du suspense" :"Vertigo" ("Sueurs froides"). Habitué aux triomphes dans les années 50, Alfred Hitchcock est démoli par ce ratage. Pourtant, au fil des ans, le film s'est imposé comme un chef-d'oeuvre de l'histoire du cinéma.

Le film le plus ambitieux du réalisateur italien fut aussi le plus mal accueilli... Catastrophe commerciale lors de sa sortie dans les salles, en 1984, cette saga est aujourd'hui considérée comme un chef-d'oeuvre. A juste titre.

J'ai rencontré John Garfield lorsque je suis allé le voir, lui et son associé, le producteur Robert Roberts, pour leur raconter l'histoire de Sang et Or (Body and Soul). Un nouvel ami, Arnold Manoff, venait d'arriver comme employé à la Paramount, à quelques rues des studios Enterprise. Manoff avait tenté de tirer quelque chose de l'histoire de Barney Ross, mais en somme il n'arrivait à rien, et comme il m'avait trouvé en pleine hibernation à la Paramount, il suggéra que j'y aille pour voir ce à quoi je pouvais aboutir avec une espèce d'histoire de boxeur pour John Garfield.

Il est surprenant qu'on ait si peu commenté les rapports du cirque avec le cinéma ou la présence du cirque dans les films. C'est ce que voudrait tenter de faire ce dossier, première approche d'un sujet fascinant. Si la tendance documentaire (Lumière) est à l'origine du 7e art, le cinéma va vite être attiré par les arts populaires dont il fait partie (cirque, music-hall, magie) et par l'art noble qu'est le théâtre, qui conduira aux impasses du film d'art français.

L'Amérique célèbre ses critiques et, grâce à de courageux éditeurs, nous en parviennent quelques ondes. L'an passé, la parution en français d'un double volume de Pauline Kael, papesse du New Yorker entre 1967 et 1991, met à l'honneur un genre littéraire qui s'est développé dans la foulée des premières projections publiques puis de l'industrie hollywoodienne et de la presse américaine, et a accompagné leurs mutations.

Le cow-boy dans la poussière ou la danseuse de music-hall appartiennent à des genres datés du cinéma hollywoodien. Pas le fier soldat en uniforme sous la bannière étoilée. Depuis Griffith, le film de guerre a tendu aux Etats-Unis un miroir dans lequel la nation a projeté sa violence fondatrice.

Maîtres ou petits maîtres ? Le besoin de procéder par classification n'est pas un phénomène nouveau. Si le XIXe siècle a apporté un soin particulier à la constitution de catégories et de classes, le XXe siècle n'a pas été en reste, notamment le cinéma, ou il a décerné le titre de « maître » à certains réalisateurs tandis qu'il reléguait les autres au rang subalterne d'habiles artisans, voire de tâcherons. Pour parler de maîtres, et donc de petits maîtres, plusieurs critères s'imposent.

La Grande Guerre a un siècle, mais sa représentation cinématographique aussi. Dès la première année de combat se côtoient sur les écrans français images d'actualités filmées, oeuvres patriotiques ("Une Page de gloire" de Léonce Perret) ou bandes drolatiques, type "Bout-de-Zan veut s'engager" de Louis Feuillade. Il en est pourtant de la guerre de 14-18 au cinéma - et par-delà l'onomatopée - comme du big-bang. Impossible de remonter à l'explosion originelle.