Depuis notre précédent dossier sur le sujet (n°305-306, juillet-août 1986), les liens entre cinéma et bande dessinée se sont considérablement resserrés, pour le meilleur et pour le pire. Le programme de production des studios hollywoodiens déborde d'adaptations de comic books au succès presque toujours garanti, de "Superman" à "SpiderMan" et "Iron Man", de "Captain America" aux "Avengers", "X-Men" et autres "Fantastic Four"...

Je me suis interrogé ici même, à plusieurs reprises, sur la capacité d'une exposition à rendre compte non seulement de « l'univers » d'un cinéaste (terme vague et décoratif), mais des ressorts de sa création, de la dynamique de son oeuvre. Quelques photos de tournage, des lettres manuscrites et deux, trois affiches n'apportent pas grand-chose, pas plus que la présence d'un ou deux accessoires cultes dans la scénographie - et c'est hélas ce à quoi l'on en reste souvent.

Détails et description des métiers de l'industrie du cinéma. Du producteur, à la réalisation en passant par le scénario.

Il y a très peu de gens qui savent lire un scénario. Beaucoup de producteurs regardent d'abord le nombre de pages, puis demandent : "a n'est pas un peu long ?" La question n'a aucun sens. Ensuite ils lisent les dialogues et uniquement les dialogues. Mais même s'ils lisent les dialogues et le synopsis, cela ne veut pas dire qu'ils sont capables de visualiser le scénario. Très rares sont les lecteurs capables de "voir" le scénario comme le réalisateur l'a préparé et comme il va le filmer.

Les films que Raoul Ruiz réalise peu après son arrivée en France au sein du service de la recherche de l'Ina lui ont permis de se découvrir un goût prononcé pour les trucages à la prise de vues.

Seulement le deuxième film d'Adrian Sitaru à sortir en France après "Picnic" (2008), "Illégitime" confirme les promesses alors entrevues lors du Festival de Venise de 2008. Si le cinéaste né en 1971 oeuvre dans le cadre du réalisme minimaliste constitutif de la Nouvelle Vague roumaine, il explore aussi de nouvelles voies formelles qu'il renouvelle à chaque film, dans le but de muer le simulacre cinématographique en une expérience aussi vraie que la vie.