La droite extrême déteste le couple Clinton au point de contester jusqu'à la légitimité du président. D'où l'ampleur donnée au récent scandale...

Après le spectacle de cette semaine folle où le Congrès a déclenché un processus de destitution pour inconduite sexuelle contre un président qui venait d'ordonner des bombardements sur Bagdad, le monde peut se poser la question de l'avenir de la démocratie aux Etats-Unis.

Le fait même que Bill Clinton croie devoir rendre public son désir de destituer Saddam Hussein montre comment une superpuissance peut se laisser piéger.

Alors que le procureur Starr s'apprête à remettre au Congrès un rapport accablant pour le président, celui-ci est la cible de critiques de plus en plus vives au sein de son propre parti.

La rage du scoop à tout prix dans l'affaire Monica Lewinsky a provoqué d'inquiétants dérapages médiatiques et sapé la confiance dont bénéficiait jusqu'ici le journalisme d'investigation.

En avouant publiquement sa "faute", le président américain est entré dans le jeu des activistes puritains qui voulaient sa perte. C'est une reddition télévisée mais il a évité le pire : le procureur Starr ne pourra pas prouver que Bill Clinton avait demandé à Monica de mentir.

Bill Clinton a-t-il, oui ou non, couché avec Monica Lewinsky ? Le sperme présidentiel pourra-t-il être identifié sur la robe bleue de la plaignante ? Une confession publique évitera-t-elle l'"impeachment" de l'homme le plus puissant de la planète ?...

Il y a un an, Hillary Clinton était au sommet et Bill au plus bas. Aujourd'hui, il ne cesse de monter et elle plonge. Mais on est en année électorale, et les malheurs de l'épouse pourraient bien porter préjudice aux ambitions du mari candidat.

Pour réaliser les réformes en profondeur auxquelles il souhaite attacher son nom, notamment en matière de santé et d'éducation, le président réélu devra tenir compte du conservatisme ambiant et du message plutôt centriste émis par les électeurs.