Les Américains ne l'aiment pas spécialement. Ils le prennent pourtant comme il est, énergique et versatile, intelligent et brouillon, ni de droite ni de gauche, sans grande vision, tout juste réformiste, et suffisant, à leurs yeux, pour être le président de l'an 2000.

Les maladresses du couple présidentiel et de son entourage ont conduit les médias américains à grossir une affaire qui n'a qu'un rapport très lointain avec le scandale du Watergate.

Chaque fois que l'Europe vend un Airbus, l'Amérique perd l'équivalent de 3 500 emplois pendant un an ! Derrière le big-bang du nouveau président, il y a cette prise de conscience : les Etats-Unis doivent tout faire pour reconquérir leur leadership économique et industriel. Devons-nous redouter cette stratégie ? Ou au contraire nous en inspirer ?

Une relance urgente à l'intérieur et plusieurs crises en cours au dehors : Bill Clinton va être contraint de jouer ses cartes très vite, et sur tous les fronts.

Rarement un président a raté à ce point le début de son mandat à la Maison-Blanche. Il est cependant bien trop tôt pour pouvoir dire qu'il est trop tard, et l'enfant chéri des baby-boomers est décidé à rebondir.

Exclusif. Dans ses "Mémoires" (à paraître chez Albin Michel), la secrétaire d'Etat révèle comment les Etats-Unis savaient tout sur Ben Laden bien avant le 11 septembre 2001.

La crise économique, le terrorisme et les déboires de George Bush ont accentué la nostalgie de l'ère Clinton.

Trop jeune pour être retraité, trop célèbre pour demeurer oisif, l'ancien président s'est fixé une mission : lutter contre le sida. Sa fondation donne des conseils aux gouvernements démunis face au fléau et négocie pour eux une baisse du prix des médicaments. Avec des résultats spectaculaires.

Même s'ils ne sont pas toujours transposables, les modèles étrangers pourraient donner un peu de baume au coeur à un président français en pleine dégringolade.

L'élection de Bill Clinton, en 1992, semblait montrer une réhabilitation de la politique aux Etats-Unis : deux ans plus tard, arrivé à la moitié de son mandat, le président américain a essuyé un des échecs les plus cuisants qu'aient connus les démocrates. Se faire élire est une chose : gouverner en est une autre.

La campagne en cours contre Bill Clinton n'est pas tant la conséquence du puritanisme américain qu'une extraordinaire manifestation d'hypocrisie de la part d'un juge décidé à toutes les contorsions juridiques pour abattre un homme, et de la part de médias qui jouent l'effarouchement alors que leurs moeurs devraient les inciter à plus de discrétion.