Pour l'économiste Gaël Giraud, "nous savons depuis des années" que nos systèmes sont fragiles. Pourquoi n'avons-nous rien fait ? A cause de dogmes sans fondement : privatisation, libre-échange, rigueur budgétaire...

Les plans de soutien à l'économie se sont multipliés partout sur la planète. Des annonces souvent spectaculaires, dont le financement est assuré par les banques centrales. Le risque à terme ? Le retour de l'inflation. Serait-ce si grave ? Explications.

La pandémie du Covid-19 a entraîné une crise à la fois sanitaire et économique à l'échelle mondiale. La reprise de l'activité après la période de confinement représente de nombreux enjeux. Sommaire. L'IMPACT ECONOMIQUE. La crise, jusqu'à quand ? Redémarrer une économie à l'arrêt : la leçon de Mai 1968. Europe : la longue marche de la solidarité. Banques : servir l'économie, pas les actionnaires. Data : soutenir l'économie, quoi qu'il en coûte. LES OUBLIES DE LA CRISE. Les précaires, laissés pour compte de la crise sanitaire. "La colère des saignants est immense".

Professeur émérite au Collège de France, titulaire de la chaire "Etat social et mondialisation : analyse juridique des solidarités", le juriste Alain Supiot, auteur de très nombreux ouvrages, dont "L'esprit de Philadelphie", "La gouvernance par les nombres", "Le travail n'est pas une marchandise" ou "La force d'une idée", revient sur les croyances et le programme néolibéral qui ont conduit au démantèlement méthodique des trois piliers de l'Etat social ; Etat social dont on redécouvre soudainement l'utilité à la faveur de la crise sanitaire.

Après plus de trois semaines de confinement, les Français se demandent quand le cauchemar du Covid-19 va se terminer. "L'Obs" a interrogé des experts pour tenter d'établir trois hypothèses de sortie de crise, en fonction de la manière dont on maîtrise la pandémie. Sommaire. Le sursaut. La crise rampante. Le cauchemar. "La crise ne sera pas forcément dévastatrice".

Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale la France n'avait subi une récession so brutale. Economistes et décideurs cherchent le mode d'emploi pour surmonter cette crise inédite. Sommaire. "Augmenter les impôts serait contre-productif". Beauvais : une ville en panne sèche.

Le Covid-19 a provoqué une récession qui s'annonce historique, et tout particulièrement en France. Avec 8,2% de baisse d'activité, la France serait plus affectée que la moyenne, derrière la Grèce, l'Italie et l'Espagne, selon la Commission européenne. La baisse du PIB s'accompagne d'un ralentissement des échanges extérieurs du pays et de la consommation. L'épargne des ménages, quant à elle, devrait augmenter et passer de 14,8% en 2019 à 22% en 2020. De leur côté, les recettes publiques devraient reculer de 84 milliards d'euros en valeur courante. Données chiffrées. Graphiques.

La crise économique provoquée par l'épidémie de Covid-19 durera plusieurs années et impose de penser dès à présent le monde d'après. Les solutions se bousculent pour réparer les dommages : rétablir l'ISF, annuler les dettes, distribuer de la monnaie hélicoptère, mobiliser l'épargne accumulée pendant le confinement, taxer les multinationales en Europe, rendre aides publiques et paradis fiscaux inconciliables, travailler moins ou plus, un revenu universel pour remédier à la crise sociale... Elles comprennent des avantages et des inconvénients toutefois.

Un an après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, le régime profite de la pandémie pour reprendre le pays en main. L'économie plonge et la jeunesse se sent trahie.

L'épidémie, le confinement puis le soutien à des entreprises frappées de plein fouet entraînent des dépenses publiques sans précédent - "quoi qu'il en coûte", selon la formule présidentielle. Que devient, dans ce contexte, la transition écologique ? Des parlementaires, y compris dans la majorité, et des ONG ont demandé, en vain, au gouvernement d'assujettir à des critères écologiques l'attribution des 20 milliards d'aides, votées le 18 avril, à de "grandes entreprises stratégiques".

C'est l'une des premières conséquences de la crise sanitaire et de la crise économique qui se profile : près de la moitié de la population consomme davantage de produits alimentaires français qu'avant la crise. Plus de 60 % des consommateurs affirment même privilégier dorénavant la production de leur région, pour soutenir l'économie. Manger local, et même, au-delà, acheter "made in France", ce qui n'est pas toujours une évidence, la production industrielle ayant été largement délocalisée hors de l'Hexagone au cours des dernières décennies.

Face à la récession liée au Covid-19, l'OCDE dresse deux scénarios. Laurence Boone, chef économiste de l'organisation internationale et ex-conseillère de François Hollande, les commente pour "L'Obs" et se félicite du tournant politique européen.