P.-H. Keller, professeur de psychopathologie clinique, aborde la dépression à la lumière de la parole de sujets déprimés et de ses connaissances. Il dénonce également le manque de transparence des laboratoires pharmaceutiques et les informations qu'ils ont refusé de divulguer concernant les tests d'efficacité des molécules antidépressives ou encore les effets secondaires.

En dix ans le nombre de dépressifs a été multiplié par sept. Face à ce fait, l'auteur avance des causes dans la définition de la dépression : dans les années 1970, les psychiatres se sont détournés de la psychanalyse et ont opté pour la psychiatrie biologique. De là découle la recherche du médicament efficace, tandis que l'ennui des sociétés est trop vite assimilé à la maladie.

Cet ouvrage aide le lecteur à mettre le doigt sur les symptômes qui ne trompent pas, à le diriger vers les bons spécialistes, à se soigner, à prévenir les rechutes et à reprendre confiance en soi. Si l'un de ses proches souffre de dépression, cet ouvrage permet de mieux le comprendre et de mieux le soutenir.

Des questions-réponses sur les symptômes de la dépression, son évolution avec ou sans traitement, les risques de rechutes, les traitements, ses liens avec des situations particulières, etc.

Une dénonciation des sept principales erreurs qui entretiennent une vision floue de la dépression, avec pour conséquence récidives et échec des traitements. Le malade reçoit des injonctions paradoxales, péremptoires... et anxiogènes : les antidépresseurs sont inefficaces ou les antidépresseurs seuls suffisent , la parole peut tout ... ou ne peut rien... ... conséquences d'un débat opposant, sans véritable analyse des causes, des hypothèses biologiques, psychiques et/ou sociologiques. Là où il faudrait une volonté de synthèse, médecines alternatives, psychothérapies, traitements par antidépresseurs s'affrontent, et le malade souffre. A l'issue d'une réflexion menée avec des confrères ayant une autre approche que la sienne (épidémiologistes, neuro-biologistes, psychanalystes, pharmacologues...) Alain Gérard parle autrement de la dépression. Il attire l'attention sur les approximations de diagnostic à l'origine de traitements mal adaptés, pose clairement la frontière entre le Je déprime et le je souffre d'une dépression , entre la souffrance ou le mal-être liés aux accidents de la vie et la dépression-maladie nécessitant l'intervention de traitements spécifiques... Et invite le patient à poser des questions à son médecin et à son pharmacien.