« Le temps n'a pas guéri toutes mes blessures. Mais je peux constater que malgré tout, je suis encore vivante », écrit Julie Delporte en deuxième de couverture de son roman graphique, « Corps vivante ». Dans ce nouvel album intime, l'autrice « épuisée d'aimer les hommes » a repris ses crayons de couleur pour évoquer avec délicatesse ses traumatismes, sa déconstruction et sa sexualité. Nous avons rencontré la Bretonne installée au Québec depuis plus de quinze ans dans un café du 15e arrondissement de Paris, à l'occasion d'un séjour en France.

Chris Ware est un artiste surprenant. Dans sa catégorie, il est le seul. Depuis ses tout premiers livres, il mélange lisibilité extrême et rigueur esthétique au service d'histoires fortes en émotions. L'artiste y décortique les sentiments comme personne, dressant des portraits saisissants de ses contemporains. Récompensé à maintes reprises aux États-Unis comme en France, sacré grand prix du Festival d'Angoulême en 2021, il réalise également régulièrement de splendides couvertures pour la légendaire revue "The New Yorker".

L'on connaît bien Manu Boisteau, nous avons grandi, dans nombres d'aventures éditoriales, avec ses personnages ; au sein des éditions Bayard avec sa série jeunesse "Maudit manoir", puis aux éditions Cornélius dans "James Bank". La perfection et l'efficacité de son dessin cartoon se sont enrichies avec les années, du besoin nécessaire de la transformation, du déplacement d'intentions... Là était l'ambition de "Partir un jour", relecture des troubles d'un personnage, comme lui approchant la cinquantaine, sacrifiant le confort d'une vie bourgeoise sur l'autel douteux de la création.

Difficile de ne pas tomber sous le charme du travail de cette ancienne élève des Arts déco de Strasbourg, au moment où Dégé enseignait au sein de l'atelier Illustration et où se formait la future équipe de 2024 ou encore de l'association Central Vapeur. À l'occasion de son deuxième livre chez Biscoto, nous avons rencontré Eloïse Rey à Paris.

Frédéric Bosser ne pense ne pas faire exception en vous disant avoir découvert le travail de Jérôme Zonder sur les murs de la Maison Rouge en février 2019. La force de ses sujets et la puissance de ses dessins réalisés au graphite, au fusain, à l'encre et à l'acrylique qui se déployaient sur les murs de ce lieu depuis fermé l'ont bouleversé. Il a depuis cherché à le rencontrer pour savoir ce qui pouvait bien se tramer dans un tel cerveau.

Il est rare d'avoir une complicité immédiate avec un auteur dont vous ne connaissez que les livres au préalable. C'est pourtant arrivé dès nos premiers échanges avec Jean-Luc Navette, dans son atelier lyonnais. Il faut dire que l'homme est bavard, généreux, ouvert au dialogue et surtout passionnant à écouter. Frédéric Bosser espère que cette interview vous donnera l'envie de découvrir son oeuvre, de vous procurer ses livres et d'en apprendre plus sur cet artiste qui partage sa vie et son travail entre Lyon et Cassel, en Allemagne.