Citoyen d'un pays sec, le Sénégal, Mamadou-Diouf Mignane défend depuis plus de vingt ans l'accès universel à l'eau. Alors que son pays avait marqué de notables avancées en la matière, le militant lance, avec d'autres ONG, une campagne contre les manoeuvres de la multinationale française Suez qui a remporté le marché pour la construction d'un gigantesque pipeline en vue d'acheminer de l'eau depuis saint-Louis vers le centre et le sud. Un marché entaché d'irrégularités sur fond de malversations présumées.

Plus d'un milliard de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à un point d'eau protégé. Et pas un jour ne passe sans que l'on s'interroge sur les taux élevés de polluants dans les nappes phréatiques du Bassin parisien ou la violence des inondations au Pakistan. L'eau, ressource renouvelable mais menacée, est au coeur des débats actuels. David Blanchon, maître de conférences en géographie à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, nous propose dans ce dossier une nouvelle réflexion sur le sujet. Bien sûr des éléments persistent à peser de tout leur poids sur l'avenir de l'eau.

L'explosion de la consommation d'eau accroît les tensions sur l'approvisionnement. Lutte contre le gaspillage, dessalement de l'eau de mer, réutilisation des eaux usées... Antoine Frérot, le PDG de Veolia, esquisse des solutions.

L'eau douce est rare à l'échelle de la planète et inégalement répartie. Bien que l'assemblée générale des Nations unies ait proclamé en 2010 que le droit à l'eau potable est un droit de l'homme, l'accès à une eau salubre et à un système d'assainissement est loin d'être universel. Le changement climatique global et la croissance démographique accentuent la pression sur cette ressource dont la disponibilité dépend du niveau de développement des infrastructures et des conflits entre Etats pour son appropriation, et dont les usages sont influencés par les spécificités culturelles.