Pas d'eau, pas de solutions politiques... Au-delà des voeux pieux et des idées reçues, "Marianne" pointe les responsabilités. Sommaire. Les coupables... et les boucs émissaires. Le tuyauterie française en un coup d'oeil. Les bassines de la discorde. La guerre de l'eau est déclarée. S'adapter au sec.

En Turquie , divers projets sont mis en place pour contrôler la ressource naturelle la plus précieuse du pays : l'eau. L'un d'entre eux, un barrage controversé, submergera de nombreuses villes.

Tripoli a soif. Les robinets tournent de plus en plus souvent à vide tandis que se multiplient les délestages. Autant de coupures qui mettent en lumière le morcellement territorial du pays.

Rien de plus simple que d'ouvrir un robinet. Et rien de plus compliqué que la gestion administrative de l'eau dans notre pays. C'est le paradis des acronymes.

La gestion de l'eau via une régie publique est un mouvement qui prend de l'ampleur en France. En 2019, de grandes villes comme Paris, Nice, Grenoble, Rennes ou Reims ont ainsi délaissé les opérateurs privés. 40 % de la population française est désormais desservie en eau par un opérateur public, contre 28 % au début des années 2000. En reprenant le contrôle sur l'eau, les collectivités veulent laisser derrière elles toutes les complications qui émaillaient les relations avec les acteurs privés, comme les discordes sur les tarifs ou même le risque de corruption.

La France reçoit chaque année environ 500 milliards de mètres cubes d'eau de pluie, dont les deux tiers s'évaporent à travers la végétation et le sol. Le reste alimente les eaux de surface et souterraines. En 2017, 32 milliards de mètres cubes d'eau douce ont été prélevés pour les usages domestiques, agricoles, énergétiques et industriels, un chiffre stable chaque année. Si elle peut faire défaut en été dans certains bassins, elle demeure globalement accessible : la France est un "territoire d'abondance hydrique", situation attisant les convoitises.