Paul Bénichou est né à Tlemcen en 1908 dans une famille juive algérienne. Interdit d’enseignement en 1940, il devient professeur en Argentine et regagne la France en 1949, après avoir publié «Morales du Grand Siècle», en 1948. Il entreprend alors l’immense enquête qui aboutira aux quatre grands volumes qui composent une histoire philosophique du romantisme français : «le Sacre de l’écrivain» (José Corti, 1973), «le Temps des prophètes» (Gallimard, 1977), «les Mages romantiques» (Gallimard, 1988), «l’Ecole du désenchantement» (Gallimard, 1992). Des livres sur le romancero espagnol, sur Nerval, sur Mallarmé et de très nombreux articles complètent ce majestueux ensemble critique

Hugues-Félicité Robert de Lamennais1, né le 19 juin 1782 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et mort le 27 février 1854 (à 71 ans) à Paris, est un prêtre français, écrivain, philosophe et homme politique. Ultramontain à ses débuts, plus papiste que le pape, Lamennais connut une évolution qui fait de lui un précurseur du catholicisme libéral, du catholicisme social, ainsi que de la démocratie chrétienne. En 1833, il renonce à ses fonctions ecclésiastiques et publie l'année suivante Paroles d'un croyant qui fut condamné par le pape Grégoire XVI et marqua ses contemporains. En 1848, il est élu député à l'Assemblée nationale. Il meurt en 1854, alors qu'il est toujours brouillé avec l’Église, et selon ses volontés, il fut enterré civilement.

Pour les années 1828-48, années tumultueuses et fécondes au cour des quelles Michelet affirme son génie en produisant les premiers volumes de son « Histoire de France » et de son « Histoire de la révolution française » et en attirant des foules à ses cours du Collège de France, le Journal est moins riche en notes de caractère intime (Michelet les a détruites) qu’en réflexions de toute sorte sur la vie , l’amour, l’histoire et surtout en notes de voyage. Pendant ces années, Michelet visita en en effet la Provence, le Massif central, la Bretagne, la Normandie, l’Angleterre, la Belgique, la Hollande, l’Allemagne et l’Italie, et ses journaux de voyage sont particulièrement copieux et soignés car il les tenait pour alimenter directement ses scènes historiques…

Le deuxième volume de Journal couvre les années 1849-1860 ; Paul Viallaneix, dont les notes s’accompagnent de nombreux documents inédits, y a réuni, en appendice, les « Mémoires d’un jeune fille honnête», ouvrage inachevé de Michelet et les « Lettres d’amour» envoyées par Michelet à Athénaïs Mialaret, sa future femme. L’importance de ce volume est considérable tant du point de vue de la connaissance de l’évolution de l’auteur que de celle de l’histoire des sentiments. Michelelet amoureux réinvente en effet l’amour et, véritablement, se recrée à travers lui dans un élan de générosité … Ce volume nous fait suivre la construction quotidienne de cette « tendresse » avec une sincérité absolue, car il ne destinait ces pages qu’à lui-même et à sa femme…