Starisé par la presse nationale, poussé par le parti au pouvoir, le fils cadet de Hosni Moubarak briguera vraisemblablement la succession de son père en 2011. Pourtant, l'intéressé persiste à nier toute ambition présidentielle.

Rejeté par la majorité de son peuple, poussé dehors par l'armée, lâché par les Américains, Hosni Moubarak s'apprête à quitter le pouvoir. Fin de règne ou fin de régime ?

La durée de la transition, les prochaines élections, ses relations avec les Frères musulmans, la situation en Libye, le traité de paix avec Israël... L'un des acteurs clés de la nouvelle Egypte livre son analyse sans détour.

Fort de sa popularité et de sa stature internationale, l'ex-secrétaire général de la Ligue arabe nourrit des ambitions présidentielles.

Le 25 janvier 2011, le peuple descendait dans la rue pour réclamer ″du pain, de la liberté et de la dignité″. Mais six mois plus tard, ceux qui ont chassé Moubarak du pouvoir ne parlent plus du tout d'une seule voix.

De passage dans la capitale française, l'écrivain engagé revient sur la révolution de janvier et s'exprime sur l'avenir politique et culturel de l'Egypte. Sans cacher sa vive inquiétude face à la percée des courants islamistes.

Hégémonie persistante des militaires, raz-de-marée islamo-salafiste aux législatives, calendrier politique incertain... Pour les jeunes manifestants de la place Al-Tahrir, le premier anniversaire de la chute de Hosni Moubarak a un goût d'inachevé.

Déclaré vainqueur du scrutin des 16 et 17 juin 2012, l'islamiste Mohamed Morsi devra composer avec des militaires qui ont pris soin au préalable de s'arroger des pouvoirs exorbitants.

Un mois après avoir prêté serment, le président élu n'a toujours pas de gouvernement et donne l'impression de faire du surplace.

Le président égyptien promet le pluralisme politique tout en multipliant les arrestations dans les rangs de l'oposition islamiste. Un durcissement qui a manifestement reçu la bénédiction des Américains.

Libéré de la pression américaine, le président Moubarak a fait voter des amendements antidémocratiques, constate "An-Nahar". Et l'opposition islamique ne montre pas plus d'ouverture.

Les mouvements qui prônent la démocratie servent d'alibi au régime, estime la sociologue Dalal Bizri. Ils ne sont tolérés que pour contrecarrer la dangereuse ascension des Frères musulmans.