La démission début octobre 2016 de Pedro Sanchez, le secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (Psoe), a dévoilé au grand jour l'ampleur de la crise dans laquelle est plongé le parti depuis les élections du 20 décembre 2015.

Six mois après les élections de décembre 2016, les électeurs devront retourner aux urnes faute de formation d'une coalition. En cause, selon ce chroniqueur : l'égoïsme des leaders politiques.

Les Espagnols se désintéressent de plus en plus de la politique. Les élections de décembre n'avaient pas permis de dégager une majorité. Pas sûr que le scrutin du 26 juin 2016 sorte le pays de l'impasse.

Le Parti populaire (PP) et Ciudadanos négocient un accord pour un vote d'investiture fixé au 30 août 2016. D'après cet éditorialiste, l'épuisement des Espagnols semble le seul argument qui légitime Mariano Rajoy.

Après dix mois et deux élections sans vainqueur, le dialogue est toujours bloqué entre conservateurs et socialistes. Ils sont pourtant les seuls à pouvoir sortir le pays de l'impasse.

Pour rester au pouvoir, les conservateurs ont besoin de l'abstention du Psoe au prochain vote d'investiture. Une option dommageable pour la démocratie.

Après deux défaites électorales consécutives, le PSOE entame une période de réflexion pour se réinventer.

Après neuf mois de blocage politique et institutionnel, le pays pourrait retrouver un gouvernement - minoritaire - constitué par le conservateur Mariano Rajoy. Faute d'entente à gauche et malgré les affaires de corruption.

Durant la transition et les trois décennies de démocratie, les banquiers espagnols ont exercé une influence sur la législation, tenu les rênes des principales entreprises, financé des partis politiques, contrôlé des organisations patronales et ont essayé d'esquiver les coûts des changements économiques.

Le Premier ministre espagnol a-t-il encouragé la création des "escadrons de la mort" anti-ETA, ou simplement accepté leur existence et couvert leurs activités ? Dans les deux cas, sa responsabilité politique est accablante.

Deux ministres acculés à la démission, le directeur de la Garde civile en fuite, le gouverneur de la Banque d'Espagne en prison : accusé par l'opposition d'être le chef des ripoux, le Premier ministre a riposté en lançant lui-même l'opération Mains propres.