Pour la première fois depuis 1967, Tel-Aviv ne peut plus compter sur le soutien inconditionnel du président américain. Lequel lui demande de renoncer à sa volonté hégémonique et d'oeuvrer à la création d'un Etat palestinien

En assortissant la création d'un Etat palestinien d'une série de conditions restrictives qui le vident de sens, le Premier ministre de l'Etat hébreu s'oppose frontalement à la volonté du président américain

Revigoré par le vote de sa réforme de la santé, le président des Etats-Unis peut enfin s'attaquer au règlement du conflit israélo-arabe. Et contrecarrer les provocations et les desseins du Premier ministre de l'Etat hébreu.

Ils ont leurs villes et leurs quartiers. Ils sont les seuls à avoir imposé leur langue à la société israélienne. Ils ont grandi en Union soviétique, n'ont pas la religiosité des Juifs orientaux ni les états d'âme des Juifs européens. Le 10 février 2009, ils ont donné leur voix à la droite et à l'extrême droite. Aujourd'hui leur leader Avigdor Lieberman, est l'arbitre des négociations pour la formation du gouvernement et peut imposer ses idées populistes. Bref, les Juifs russes sont en train de changer la face d'Israël.

Dans son discours prononcé au Caire, le président américain a poussé l'Etat hébreu à revoir les termes de son alliance avec les Etats-Unis. Comment réagira le gouvernement israélien ?

Yoram Ettinger, l'un des hommes clés des relations israélo-américaines, se moque sur un ton cinglant de l'insistance avec laquelle l'administration Obama réclame l'arrêt de la colonisation

Même s'ils sont massivement libéraux, leurs relations avec les Israéliens, de plus en plus à droite, restera forte. Car, pour la diaspora, Israël est surtout un symbole de fierté et de survie.

On savait le président Obama secrètement excédé par la politique de Netanyahou à l'égard des Palestiniens. Son ambassadeur à Tel-Aviv, lui, s'est montré beaucoup plus explicite.

Le revirement du président américain concernant la reconnaissance de l'Etat de Palestine est surtout dû aux révoltes qui rendent les pays arabes chaotiques et donc moins fiables comme alliés.

Au vu des tensions avec l'administration Obama, l'aide militaire record obtenue par Netanyahou semble relever de l'exploit. Mais certaines clauses de l'accord en relativisent l'ampleur.

Qu'il s'agisse du processus de paix avec les Palestiniens ou des négociations avec Téhéran, les deux alliés étalent ouvertement leurs divergences. Du jamais vu !

Le nouveau président américain et le Premier ministre israélien affichent leur proximité. Mais, derrière les poignées de main et les déclarations d'amitié, leur entente a ses limites. Quelles conséquences pour la région