La réalisatrice de “Barbie” présidera, en mai 2024, le jury du 77e Festival de Cannes. Une consécration qui arrive à point nommé.

Avec "Les Barbares", comédie piquante sur l'accueil de réfugiés syriens dans un village breton, l'actrice-réalisatrice frappe juste. Le racisme, Trump, #MeToo: dialogue avec une insoumise franco-américaine.

Elle l'a dit le soir des César : "Méfiez-vous des petites filles." Judith Godrèche a réussi à libérer sa voix de petite fille meurtrie. Nous l'avons rencontrée à trois reprises pour prendre le temps d'écouter cette parole salvatrice. Sommaire. Judith Judith Judith Judit met le feu. "Beaucoup d'actrices sont des survivantes". ''En écoutant Judith'', une lettre de François Ozon. La fabrique de l'omerta dans le cinéma français. Où sont les hommes ? La hantise de l'emprise.

Deux petits mots. Une étincelle. Une traînée de poudre. L'histoire commence en 2007 lorsque Tarana Burke, travailleuse sociale et militante afro-féministe, lance une chaîne de solidarité pour les victimes de violences sexuelles. Le mouvement Me Too est né. Dix ans plus tard, la formule passe de Harlem à Hollywood : l'actrice Alyssa Milano s'en empare pour dénoncer Harvey Weinstein. Le hashtag devient alors viral et la prise de conscience mondiale.

Fille du Dr March, reine d'Écosse ou alcoolique en sevrage, Saoirse Ronan brille en tant qu'actrice. Avant d'accepter un rôle, elle mène l'enquête : cinéastes toxiques s'abstenir ! Aujourd'hui, elle se voit comme une réalisatrice en devenir.

Le producteur américain Harvey Weinstein est loin d'être le seul à avoir usé de son pouvoir pour abuser de comédiennes. Le petit monde du cinéma français n'est pas épargné. Causette a rencontré des victimes, des agents, des avocats. Tous pointent du doigt les agresseurs, mais aussi celles et ceux qui ont souvent préféré regarder ailleurs plutôt que de les signaler.

La peur de polémiques sur des comportements passés tétanise le milieu du 7e art, resté trop longtemps silencieux. Au risque de l'excès.

Neuf femmes décrivent des propos et des gestes « déplacés » de la part de l’acteur Gérard Darmon, âgé de 76 ans, sur le tournage de six films, allant pour certaines jusqu’à dépeindre des « humiliations », des « insultes sexistes », voire un « sentiment permanent d’insécurité ». Une technicienne indique avoir porté plainte contre sa production pour « absence de protection » face à l’acteur. Celui-ci nie avoir eu des comportements inadaptés.

Au milieu des bidonvilles du Cap, la rebelle Petro Terblanche a dompté l'ARN messager. Avec sa petite équipe de laborantins, ils ont décrypté, en pleine pandémie de Covid-19, la recette du vaccin Moderna. Ils se donnent désormais pour mission de former les scientifiques des pays les plus pauvres, pénalisés par la logique des brevets. Sur le même continent, plus au nord, actrices, réalisatrices et productrices nigérianes mettent le pied dans la porte de Nollywood. L'industrie d'un cinéma à succès les accueille à bras ouverts... à condition de ne pas bousculer les clichés. Sommaire.

Certains personnes semblent capables d'encapsuler l'époque dans leur regard. Noémie Merlant a ce don. Celle qui peignit en 2019 "Portrait de la jeune fille en feu" dans le film de Céline Sciamma, avant d'incarner une militante écologiste ("Une année difficile"), une assistante sadisée par sa chef d'orchestre ("Tar") ou la mue postmoderne d'une icône de l'érotisme ("Emmanuelle") revient cet hiver à la fois devant et derrière la caméra avec la bombe "Les Femmes au balcon".

« Les artistes ont le pouvoir », clamait Francis Ford Coppola durant la promo de "Megalopolis". Ce mot d'ordre utopique revient désormais dans la bouche d'Ariane Labed. Poing levé contre les dérives du cinéma d'auteur français, drapeau palestinien épinglé sur le revers de son manteau, l'actrice et cinéaste présentait l'automne dernier au Festival international du film de La Roche-sur-Yon son premier long-métrage, "September & July" (en salles le 19 février), d'après le roman "Sisters" de Daisy Johnson.

En décembre, l’institution a déclenché l’indignation de féministes en refusant d’accompagner la projection du « Dernier Tango à Paris » d’un débat. Une nouvelle polémique qui intervient dans un lieu déjà fragilisé par un climat social tendu.