Entre François Fillon et Nicolas Sarkozy, la méfiance est plus que jamais de mise. Le Premier ministre pense qu'à l'Elysée on a décidé sa liquidation. Le président, lui, voit dans l'affirmation de son second une forme de rébellion tranquille. Histoire d'un divorce programmé.

Le président voudrait, avant de le renommer, qu'il affiche davantage son enthousiasme. Mais est-ce vraiment son style... et son intérêt ?

Fillon écrasé, Fillon martyrisé, c'est fini. Depuis le remaniement, le Premier ministre a gagné en assurance et en autorité. Et l'omniprésident semble s'en accommoder. A-t-il décidé de prendre de la hauteur ? Ou guette-t-il l'occasion de reprendre la main ?

Lorsque Fillon a annoncé son parachutage sur ses terres parisiennes, son ex-garde des Sceaux a lâché contre lui une salve qui l'a laissé pantois. Depuis, c'est tout la droit parisienne qui s'enflamme, avec, en toile de fond, l'après-Sarkozy.

Entre l'ex-Premier ministre et l'actuel chef du parti, c'est déjà la guerre.

Pour tenter d'empêcher Fillon de devenir président de l'UMP, l'ex-chiraco-villepiniste n'hésite pas à faire allégeance à un Sarkozy qu'il a si longtemps critiqué.

Face au gouvernement, la droite se cherche encore. Et, surprise, la base est moins virulente que Copé et Fillon.

Face à Jean-François Copé, l'ancien Premier ministre a l'avantage de ne pas apparaître comme un Sarko ″light″.

Après l'armistice signé entre Copé et Fillon, personne ne parie sur le devenir de la formation. Seule certitude : elle est plus à droite que jamais.

Fillon surtout mais aussi Copé, à demi-mot, revisitent le bilan de l'ancien président. Et l'inventaire n'est pas toujours tendre...

Parmi les leaders de l'UMP, personne n'y croit vraiment. Mais beaucoup le redoutent ! Histoire d'une campagne interne plus étonnante que prévu...

L'ancien Premier ministre sait ce qu'il veut : être candidat en 2017. Mais, faute de connaître les règles de la future primaire à droite, il avance à petits pas. Quitte à désespérer ses supporters.