Pour la première fois, les socialistes, alliés aux radicaux et aux communistes, dirigent le pays. Les attentes sont énormes, le front uni. Pour un temps.

En France, l'embellie du Front populaire, inaugurée par la victoire électorale de la Gauche en mai 1936, ne se traduira par de grandes conquêtes sociales (congès payés, semaine de quarante heures) que grâce au gigantesque mouvement de grève de juin 1936.

Eté 36, le Front populaire offre aux Français leurs premiers congés payés. Au coeur du Luberon, François Morénas, 22 ans, ouvre une auberge de jeunesse. Pour 4 francs la nuit, on vient y découvrir la vie au grand air et refaire le monde entre camarades. Retour sur une parenthèse enchantée.

Il y a 80 ans commençait l'aventure du premier gouvernement en France dirigé par des socialistes. En quelques mois, Léon Blum fait voter d'importantes réformes sociales. Mais l'embellie sera de courte durée.

Alors qu'on célèbre le 11 juin les 80 ans des congés payés, l'historien Jean Vigreux revisite la légende dorée. Il rappelle que les grandes mesures sociales de Blum se heurtèrent à de violentes oppositions, et que sa réforme des colonies n'a jamais vu le jour.

L'entre-deux-guerres voit l'affirmation d'un courant démocrate-chrétien en France. Il se heurte toutefois à l'hostilité des catholiques les plus conservateurs, notamment au moment du Front populaire. En reprenant le dossier de l'hebdomadaire dominicain Sept à l'aune d'archives pontificales inédites, l'auteur met au jour l'ensemble des tensions qui traversent le monde catholique, et explique en quoi la main tendue par Maurice Thorez ne peut être saisie.

Haut fonctionnaire devenu homme politique, Michel Debré a toujours attaché une grande importance aux idées, préalable indispensable à l'action politique. Ses riches archives personnelles en témoignent et permettent de retracer avec précision son cheminement intellectuel entre 1936 et 1945, moment où les valeurs libérales fondatrices du modèle républicain français sont mises à rude épreuve. Jeune technocrate, Michel Debré vit avec douleur la crise du régime parlementaire jusqu'à l'effondrement de 1940, qui suscite chez lui une brève tentation autoritaire.

Cet article analyse le processus de formulation d'une politique coloniale par les fédérations socialistes des départements d'Algérie, dans l'entre-deux-guerres. Il restitue les relations des fédérations avec la direction métropolitaine du Parti et le tissu politique algérien. Il montre combien le décloisonnement doctrinal est lié à l'élargissement des sociabilités militantes sur le terrain. La vision d'un socialisme colonial et colonialiste se trouve révisée au profit d'une vision plus nuancée, attentive aux évolutions de la doctrine des socialistes en Algérie.

Au milieu des années 1930, l'extrême droite continue de dominer le Quartier latin. Jouant de la xénophobie, elle y mène des actions spectaculaires qui pèsent efficacement sur la législation ou obèrent le fonctionnement de l'Université de Paris. L'interdiction des ligues et la victoire nationale du Front populaire amènent certes la fin des troubles majeurs et une recomposition du paysage politique chez les étudiants, mais l'élan général de 1936 ne se retrouve guère au Quartier latin.