En dix-huit ans, Georges Frêche a réveillé la ville, il l'a remodelée et lui a donné une dimension européenne. Mais il s'est fait beaucoup d'ennemis. Depuis son échec aux législatives de 1993, le bulldozer s'est assagi.

Cette fois, le maire socialiste de Montpellier a mis tous les atouts dans son jeu : il a rassemblé la gauche, obtenu le soutien de José Bové. Et il s'efforce de faire preuve d'une qualité qu'on ne lui connaissait pas : la modestie.

Subventions, quadrillage des quartiers, intimidations, le pharaon de Montpellier fait peur. Rares sont les élus qui ont condamné sa sortie sur les "neuf Noirs" du Onze tricolore.

Le président de la région Languedoc-Roussillon était un bâtisseur qui avançait par le verbe. Son oeuvre est indéniable, mais que restera-t-il demain d'un royaume qui, par construction, ne pouvait appartenir qu'à lui seul ?

Le cinéaste Yves Jeuland a croisé un formidable acteur à l'occasion des régionales de 2010. C'est la réalité d'un candidat à la fois magistral et obscène que révèle un film magistral.

Les régionales auraient dû être une sorte de sacre. Mais le terrible M. Frêche n'a pas su résister au plaisir de la provocation. Et c'est de son propre camp que partent les coups les plus rudes.

Pour abattre le très contesté président de Languedoc-Roussillon, Martine Aubry a beaucoup patienté. Avant de céder à la précipitation.