Isolée dans le toundra, Novy Ourengoï abrite le plus colossal des gisements de gaz russe

Algérie, Libye, Nigeria... Le géant gazier concrétise les ambitions africaines de la Russie annoncées depuis dix-huit mois.

Alors que les Européens souhaitent diversifier leurs fournisseurs en hydrocarbures, le géant russe Gazprom cherche à élargir ses parts de marché dans l'Union.

En fermant à deux reprises le robinet pour dicter ses conditions à ses clients - l'Ukraine en janvier 2006, la Biélorussie en décembre de la même année - le géant gazier russe a montré sa capacité de nuisance aux Européens. Il s'est en même temps affirmé comme l'instrument privilégié de la stratégie dessinée par Vladimir Poutine pour redonner à la Russie la puissance et l'influence qu'elle semblait avoir perdues avec la fin de l'ère soviétique.

Le triomphalisme n'est plus de mise au Kremlin. Car, depuis l'été dernier, les difficultés s'accumulent. Au lieu de consacrer la puissance de la Russie, la guerre avec la Géorgie puis le conflit gazier avec l'Ukraine n'ont fait que renforcer la méfiance occidentale. Et la violence de la crise économique annonce des remous sociaux d'une ampleur inhabituelle

Un gratte-ciel culminant à 400 mètres au coeur de la Venise du Nord ? Le géant du gaz russe le souhaite, pour afficher sa puissance face à l'Europe. Mais les Péterbourgeois y sont farouchement opposés.

Portrait d'un géant du gaz en difficulté. De la Lituanie au gaz de schiste, le tout sur fond d'aveuglement et d'erreurs stratégiques, le géant russe recrache du gaz dans l'atmosphère politique

Remodelage fin 2014, début 2015 de la stratégie d'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel par le géant russe Gazprom, sur fond de conflit en Ukraine avec le parti pris européen en faveur de Kiev. Les conséquences : Gazprom abandonne son projet de gazoduc South Stream qui aurait permis une diffusion aisée du gaz russe au coeur de l'Europe. Le projet de remplacement offre un acheminent jusqu'en Turquie. Charge à l'Union européenne de poursuivre l'acheminent. Mais paradoxalement, Gazprom semble aussi revoir à la baisse son implication en Europe.