A la veille de l'ouverture du sommet d'Annapolis, le 26 novembre 2007, le septicisme règne dans les deux camps.

Dans un entretien accordé au Guardian, le président syrien a rappelé la nécessité de dialoguer avec les Etats-Unis, sans le concours desquels tout espoir de paix dans la région est illusoire

Permettre au Parti de Dieu de s'implanter sur le territoire égyptien pour harceler Israël, dénonce un journaliste libanais, c'est pousser à la destruction de l'Etat et favoriser le règne des milices

En exigeant de la Syrie et des Palestiniens qu'ils négocient sans conditions préalables, tout en imposant ses propres conditions, le Premier ministre empêche tout déblocage de la situation.

En évoquant son arsenal chimique et en exportant sa guerre vers les pays frontaliers, le régime de Bachar El-Assad est en train de pousser les Occidentaux à intervenir.

Ni la diplomatie ni les sanctions ne semblent capables d'arrêter le programme nucléaire iranien. Reste la guerre.

L'utilisation probable d'armes chimiques par le régime syrien dans un faubourg de Damas oblige Barack Obama à riposter. Mais, entre les réticences de l'opinion américaine et le veto russe à toute intervention, sa marge est faible.

Jouant au calife ottoman qui veut rétablir un ordre islamique au Moyen-Orient, le Premier ministre s'est attiré la haine et la méfiance de tous les pays de la région.

Ce 9 juin 2015 les "hommes en noir" de l'Etat islamique ont pris position sur le rivage des Syrtes. Ils "tiennent" la ville libyenne. Ce 22 juin, l'Union européenne a lancé en Méditerranée une mission navale militaire de surveillance et d'information sur le trafic de migrants. C'est le préalable à l'usage de la force pour neutraliser les "bateaux mères" qui partent des côtes libyennes. Mais il n'y a plus d'Etat libyen pour donner le feu vert juridique, et le Conseil de sécurité de l'ONU ne sera pas unanime. Alors les Européens vont afficher leur impuissance.

Comme le montre la guerre au Yémen, Téhéran et Riyad sont engagés dans une lutte sans merci. Au diable les droits de l'homme et les principes de bonne gouvernance !

Il suffit de regarder les cartes. Contrairement à l'idée qui est en train de s'imposer, les frontières du Proche-Orient, aujourd'hui, ne doivent pas grand-chose au plan de partage qu'en 1916 deux diplomates, l'un britannique, sir Henry Sykes, et l'autre français, François Georges-Picot, imaginaient pour anticiper le recul des armées ottomanes dans des régions qu'elles tenaient depuis près de quatre cents ans. Ces frontières sont comme beaucoup d'autres le fruit d'un marchandage qui s'est poursuivi jusqu'au bout entre puissances victorieuses.