Voilà deux ans que les Britanniques ont voté à 52 % pour sortir de l'Union européenne, et quinze mois que le gouvernement britannique négocie sa sortie. Jusqu'à présent, l'intérêt (souvent passager) de la presse européenne pour le Brexit s'est porté sur ces négociations. Pourtant, ce qui se passe à l'intérieur du Royaume-Uni mérite que l'on s'y attarde. En particulier, les débats récents sur la loi de sortie de l'Union européenne (EU Withdrawal Bill) mettent en lumière les défis immenses auxquels est confronté le gouvernement britannique au plan intérieur.

Nul n'ignore que les urnes anglaises ont rendu le verdict le plus inattendu et le moins prévisible de leur histoire... Pour la première fois depuis le début du XXe siècle, un Premier Ministre en exercice depuis plus de dix-huit mois augmente sa majorité. Les chefs des trois principaux partis ont démissionné le lendemain des élections (même si l'un d'entre eux, Nigel Farage, de l'UKIP, a repris sa démission quelques jours plus tard, cédant à la pression enthousiaste des militants de son parti). Les conservateurs gouvernent seuls pour la première fois depuis John Major en 1997.

Cela fera cinq ans le 1er mai 2002 que Tony Blair exerce le pouvoir en Grande-Bretagne. Celui qui voulait moderniser et démocratiser son pays a-t-il réussi son pari ?

L'éclatement de la classe politique, l'Ecosse sécessionniste, l'UE peu encline à passer un accord favorable aux pro-Brexit... Autant de problèmes à résoudre depuis le choc du vote du 23 juin 2016.

La Première ministre britannique n'a peut-être pas une grande vision politique, mais son calme et son sens du devoir semblent être exactement ce dont le pays a besoin en ce moment.

La Haute Cour a statué que le gouvernement devra consulter le Parlement avant de commencer les négociations pour quitter l'UE. Une raison de plus d'aller aux urnes.

Qu'il s'agisse du Brexit ou d'autres dossiers, la Première ministre britannique manque de détermination, considère "The Economist" dans un article très remarqué outre-Manche.

Plus de deux cents jours après son accession à la tête du gouvernement britannique, Theresa May, qui doit engager son pays sur la voie du divorce d'avec l'Union européenne, suscite toujours autant la perplexité.

La campagne électorale doit suivre son cours et le scrutin du 8 juin 2017 être maintenu, écrivait "The Times" au lendemain de l'attentat de Londres. Ensuite, le gouvernement devra intensifier à tout prix la lutte contre le terrorisme.

Loin de consolider son soutien en amont du Brexit, la Première ministre n'a obtenu que 318 des 650 sièges aux législatives anticipées du 8 juin 2017, perdant ainsi sa majorité absolue. Alors que le Labour a progressé, contre toute attente, une remise en question s'impose pour le Parti conservateur. Sommaire. Le pari raté de Mme May. L'improbable renouveau socialiste. L'indépendance écossaise au point mort.

Bien que perdant aux élections, le Labour a su tirer parti de la désillusion qui habite cette jeune génération britannique, oubliée des tories. Jeremy Corbyn a certes démontré qu'il pouvait faire gagner son camp, mais veut-il gouverner ?

Sûr de lui, expérimenté, incapable de refuser des défis le ministre chargé de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est l'un des favoris pour devenir le prochain Premier ministre.